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Perte d’abonnés chez SFR : un recul alarmant
Récemment, SFR a connu des résultats préoccupants, affichant une perte de près d’un million d’abonnés en seulement six mois. Lors du second trimestre 2024, l’opérateur, filiale d’Altice, a enregistré des chiffres alarmants avec une perte de 343 000 abonnés dans le secteur mobile et 87 000 dans le secteur fixe.
Une hémorragie continue
La question se pose : SFR doit-il toucher le fond pour envisager un rebond ? Le 29 août, l’opérateur a dévoilé ses résultats semestriels qui révèlent une poursuite intense de sa mauvaise passe commerciale. Après avoir perdu près de 500 000 abonnés au cours des trois premiers mois de l’année, SFR peine à stopper cette hémorragie, bien que les pertes semblent légèrement diminuer. Sur le second trimestre, l’opérateur a ainsi perdu 343 000 abonnés mobiles, tandis que Free Mobile, en tête des opérateurs, a gagné 120 000 forfaits, suivi de près par Orange avec 104 000 et Bouygues Telecom avec 59 000. SFR est désormais souvent désigné comme le « donneur universel » dans le paysage des télécommunications.
Une chute du secteur fixe
La situation n’est pas plus brillante du côté du fixe. SFR continue de perdre des clients face à la concurrence. Entre fin mars et fin juin, 87 000 abonnés ont résilié leurs contrats, une augmentation par rapport aux 77 000 lors de l’exercice précédent. Bien que la fibre soit considérée comme un relais de croissance parmi les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI), elle ne suffit pas à redresser la barre pour SFR. Pour le deuxième trimestre, SFR a enregistré seulement 46 000 nouvelles ventes, migrations incluses, bien loin des 261 000 nouveaux abonnés d’Orange et des 189 000 de Free. En somme, depuis le début de l’année, SFR a perdu un total de 984 000 abonnés en tenant compte de ses activités mobiles et fixes.
Stratégies pour redresser la situation
En octobre 2023, le PDG de SFR, Mathieu Cocq, a évoqué une nouvelle stratégie, surnommée « stratégie de valeur », visant à surmonter cette crise. Cette approche implique une augmentation des prix, tout en cherchant à retenir les abonnés les plus rentables. Selon Cocq, _“recruter moins de clients, mais mieux les conserver, c’est économiquement vertueux”_. Cependant, SFR continue de lancer des offres agressives, expérimentant même des tarifs fixes pour ses box afin d’attirer à nouveau les clients. Sur le mobile, l’opérateur a décidé d’offrir la 5G à ses abonnés, mais ces initiatives n’ont pas encore permis de redresser la situation, le mécontentement persistant chez de nombreux utilisateurs, comme le révèlent les derniers baromètres de nPerf.
Impact financier des pertes d’abonnés
Cette période difficile sur le plan commercial a également des répercussions sur la santé financière de SFR. Pour le deuxième trimestre 2024, le chiffre d’affaires total a chuté de 5,2 % par rapport à l’année précédente, en raison _“du ralentissement continu de l’activité de construction et du marché résidentiel en France”_. Parallèlement, l’EBITDA a reculé de 7,5 % à cause _“du ralentissement de la contribution de la construction, du coût supplémentaire de location de la ligne FTTH et d’aucune capacité mécanique à pousser les impacts des coûts inflationnistes vers les consommateurs”_, a commenté la direction.
En ce qui concerne les investissements, le total des dépenses cumulées atteint 4 963 millions d’euros au T2 2024, générant un cash-flow libre opérationnel de 418 millions d’euros. Malgré ces difficultés, SFR maintient ses objectifs pour l’exercice 2024, malgré une dette qui atteint désormais 24,26 milliards d’euros.