Table of Contents
Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs, STMicroelectronics, traverse une période difficile. Après une année marquée par une crise, l’entreprise prévoit de réduire ses effectifs de 2 800 postes d’ici à 2027. Cette situation met en lumière non seulement des crises conjoncturelles, mais aussi des défis structurels importants liés à l’intelligence artificielle (IA) et à la concurrence asiatique.
Un héritage historique menacé
L’Europe a-t-elle raté une opportunité cruciale il y a trente ans pour devenir le leader mondial de l’intelligence artificielle ? En 1994, à Sunnyvale en Californie, les fondateurs de Nvidia, Jensen Huang, Chris Malachowsky et Curtis Priem, cherchaient une usine pour produire leur premier processeur graphique, le NV1. Leur choix s’est porté sur SGS-Thomson, précurseur de STMicroelectronics. Née de la fusion entre Thomson Semiconducteurs et l’italienne Societa Generale Semiconduttori (SGS) en 1987, cette entreprise a joué un rôle clé dans la microélectronique européenne.
La réussite de Nvidia et le déclin de STMicroelectronics
Le NV1 n’a pas connu un succès commercial éclatant. Cependant, s’appuyant sur les capacités de SGS-Thomson, Nvidia a réussi à se transformer en une des entreprises les plus précieuses au monde, dépassant les 4 000 milliards de dollars (environ 3 400 milliards d’euros) de capitalisation boursière. En effet, aujourd’hui, toutes les applications d’IA reposent sur des puces Nvidia pour leurs calculs, tandis que le directeur général de STMicroelectronics, Jean-Marc Chéry, dont le nom est peu connu en dehors des cercles spécialisés, dirige une entreprise évaluée à 25 milliards d’euros, soit 136 fois moins.
Les défis à venir pour STMicroelectronics
Avec la montée en puissance de l’IA et l’intensification de la concurrence asiatique, le modèle économique de STMicroelectronics est remis en question. La nécessité de s’adapter à ces nouveaux défis est plus pressante que jamais pour l’entreprise et l’ensemble de l’industrie européenne des semi-conducteurs.
Image de l’unité de production