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Les écoles de finance réévaluent leur approche de l’enseignement des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) face à un contexte politique changeant, en particulier aux États-Unis. Alors que la demande pour ces cours a explosé ces dernières années, les récentes résistances politiques et les priorités changeantes des employeurs remettent en question leur pertinence et leur mise en œuvre.
Une évolution nécessaire
Autrefois, les écoles de commerce s’empressaient de créer des cours sur l’ESG pour répondre à une demande croissante. Ce besoin était alimenté par des réglementations de plus en plus strictes, une attention accrue des investisseurs et un intérêt marqué des étudiants pour la conciliation des objectifs sociaux et des bénéfices économiques. Cependant, ce mouvement est désormais confronté à des défis, en particulier dans des États américains gouvernés par des politiciens conservateurs qui minimisent les stratégies ESG.
Un marché du travail en mutation
Les institutions financières, telles que Wells Fargo, HSBC et Barclays, ont réduit leurs offres d’emplois spécifiques à l’ESG ou restructuré leurs équipes de durabilité. Malgré cela, la recherche de compétences en matière d’ESG se poursuit, notamment dans les domaines du risque et de la conformité. Les écoles de finance ne suppriment pas ces cours, mais les ajustent pour se concentrer davantage sur les risques matériels, la réglementation et la performance financière.
L’écart entre théorie et pratique
Pour de récents diplômés, le fossé entre la théorie apprise en classe et la réalité du marché du travail devient de plus en plus évident. Yiwen Liu, diplômée du MSc en finance durable de l’Université nationale de Singapour, souligne que l’application de ses connaissances demande plus qu’une simple théorie académique. Elle note que les réglementations évoluent rapidement et que les pressions commerciales compliquent la prise de décision.
Un enseignement révisé
Dans les écoles, l’accent est mis sur la durabilité comme une compétence de gestion efficace plutôt que sur l’ESG comme simple étiquette. À l’Université de New York, par exemple, les responsables affirment que l’intérêt des étudiants pour ces cours reste fort, malgré le retrait de l’étiquette ESG au profit d’une approche axée sur la durabilité.
De même, à l’Université d’Oxford, l’ESG continue d’être abordé, mais le programme se concentre sur une vision plus large de la durabilité et de la pensée systémique.
Pérennité de l’enseignement ESG
Malgré les défis, le CFA Institute ne constate pas de retrait des contenus ESG dans l’enseignement. Plus de 70 000 personnes se sont inscrites à la certification d’investissement durable, témoignant d’un intérêt soutenu, en particulier dans la région Asie-Pacifique. Cette demande continue montre que les écoles de finance doivent s’adapter et évoluer plutôt que de renoncer à l’enseignement ESG.
Regard vers l’avenir
Alors que les écoles de finance ont suivi la vague ESG, elles doivent maintenant prouver que cette approche est viable et porteuse de résultats tangibles. Le défi consiste à transformer l’ESG d’un simple label symbolique en une discipline ancrée dans des données solides, reliant clairement les enjeux de durabilité aux risques financiers et aux retours sur investissement.