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Les nouveaux leaders européens face à la crise financière et la dette

by Marie

Les nouveaux leaders européens face à la crise financière et la dette

Les gouvernements nouvellement élus en Europe, notamment en France et au Royaume-Uni, font face à une augmentation de la dette publique et du déficit, créant un environnement rempli de défis pour leurs ambitieux programmes.

Selon le Wall Street Journal, les récentes élections ont placé ces dirigeants dans une situation difficile, les électeurs attendant un changement significatif malgré les contraintes financières et la récession économique.

Augmentation de la dette et du déficit

La dette publique a atteint des niveaux records depuis des décennies en France et au Royaume-Uni, d’après le Wall Street Journal.

En France, la dette nationale représente 112% du produit intérieur brut, en hausse par rapport à 97% en 2019. Le Royaume-Uni a connu une augmentation similaire, la dette publique passant à 104% du PIB contre 86% en 2019, selon la même source.

Ces chiffres suscitent des inquiétudes par rapport aux niveaux pré-pandémie, reflétant une tendance plus large à travers les économies avancées, avec une augmentation significative du déficit budgétaire.

Le Fonds monétaire international a indiqué que le déficit budgétaire des grandes économies avancées a augmenté de 3 points de pourcentage par rapport à avant la pandémie.

Les défis financiers en France

La France est confrontée à des défis financiers sérieux alors que le Rassemblement National d’extrême droite et la nouvelle gauche populaire ont enregistré des gains importants lors des élections. Le Rassemblement National est devenu la troisième plus grande force au Parlement, appelant à des réductions d’impôts et à l’annulation des réformes des retraites approuvées par le Président Emmanuel Macron.

D’autre part, la nouvelle gauche populaire, qui a remporté le plus grand nombre de sièges, propose de geler les prix, d’augmenter considérablement le salaire minimum, nécessitant une augmentation des aides sociales et des salaires, alors que les recettes fiscales diminuent.

Aucun parti en France n’a abordé la nécessité de réduire le déficit public estimé à environ 5% du PIB cette année, ce qui a conduit l’Union européenne à prendre des mesures disciplinaires.

Récemment, les rendements des obligations gouvernementales françaises ont augmenté, avec l’agence de notation Standard & Poor’s rétrogradant la dette souveraine française à « AA- » en mai dernier.

Problèmes économiques au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le Parti travailliste nouvellement élu dirigé par le Premier ministre Keir Starmer s’est engagé à augmenter les dépenses pour les services publics, y compris le service national de santé.

Cependant, l’Institut des études financières britannique critique tous les principaux partis pour avoir évité les choix budgétaires difficiles dans leurs communications officielles.

Isabel Stockton, une économiste principale de l’institut, a averti dans une interview au Wall Street Journal que « la croissance devrait être totalement décevante et les taux d’intérêt sur la dette devraient rester élevés. Cela semble être pire que tout autre Parlement de l’histoire du Royaume-Uni après la guerre ».

La dette publique au Royaume-Uni a augmenté, le FMI annonçant qu’elle a dépassé 104 % du PIB cette année.

Selon le journal, on s’attend également à ce que le déficit au Royaume-Uni atteigne environ 6,5 % du PIB, égalant ainsi le Japon en tant que plus haut pourcentage parmi les grandes économies industrialisées.

Allemagne et États-Unis sous surveillance

Même l’Allemagne réputée pour sa prudence financière a basculé d’un excédent budgétaire à un déficit important au lieu des excédents enregistrés au cours de la première décennie du XXIe siècle.

Après des négociations intensives, la coalition du chancelier Olaf Scholz a annoncé un accord budgétaire respectant les règles strictes d’emprunt, tout en cherchant à stimuler la croissance économique et renforcer les dépenses militaires.

Selon la même source, les États-Unis font face à une situation encore plus sombre, avec une dette publique atteignant 123% du PIB contre 108% en 2019. Cependant, les dirigeants politiques montrent peu d’intérêt pour donner la priorité à la réduction de la dette.

Holger Schmieding, chef économiste à la banque Berenberg, déclare au journal que « les États-Unis échappent aux politiques financières non durables plus longtemps que quiconque ».

Perspectives futures

La dernière fois que la dette publique a atteint ce niveau était après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les gouvernements l’ont réduite grâce à une forte croissance économique et à une réduction des dépenses militaires.

Aujourd’hui, avec le vieillissement de la population, l’augmentation des dépenses publiques de santé et des retraites, il n’est pas clair où des réductions importantes peuvent être effectuées, d’après le Wall Street Journal.

La confiance des investisseurs reste une source de préoccupation, comme le montre l’expérience du Royaume-Uni en 2022 lorsque les rendements des obligations ont augmenté après des réductions d’impôts généralisées et des annonces d’emprunt par l’ancienne Premier ministre Liz Truss. De même, le gouvernement populiste en Italie a connu une augmentation des coûts de l’emprunt en 2018 en raison de ses projets de dépenses.

Une étude menée par l’Institut Kiel pour l’économie mondiale a révélé que les gouvernements populistes ont tendance à connaître des revers économiques, avec une diminution de la part du PIB par habitant et de la consommation de plus de 10 % sur 15 ans, ainsi qu’une augmentation du fardeau de la dette et de l’inflation.

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