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Calin Georgescu, le populiste de droite, prend les devants en Roumanie
Un populiste de droite, connu pour son opposition à l’Union européenne et à l’OTAN, a pris les devants lors de l’élection présidentielle roumaine, un résultat surprenant qui remet en question l’orientation pro-européenne du pays.
Résultats préliminaires
Avec 98 % des bulletins de vote comptés, Calin Georgescu a obtenu près de 23 % des voix, légèrement devant le Premier ministre de centre-gauche, Marcel Ciolacu, qui a obtenu environ 20 % selon les résultats partiels du Bureau électoral central publiés dimanche.
Elena Lasconi, du parti de centre-droit Union Sauver la Roumanie, se classait troisième avec près de 19 %, suivie de George Simion de l’Alliance pour l’Unité des Roumains avec 14 %.
Contexte électoral
Ces résultats préliminaires placent Georgescu, âgé de 62 ans, en bonne position pour affronter Ciolacu lors d’un vote de second tour le 8 décembre. Ce résultat est un revers majeur, car Georgescu, figure relativement inconnue qui a occupé des postes au ministère roumain de l’Environnement dans les années 1990, n’avait attiré qu’environ 5 % de soutien dans les sondages avant l’élection.
Stratégie de campagne
Se présentant comme indépendant, Georgescu a été largement absent des médias traditionnels et a compté sur les plateformes de médias sociaux telles que TikTok pour toucher les électeurs. Les sondages de sortie avaient montré Ciolacu, le leader du Parti social-démocrate, en tête, avec Lasconi en seconde position, dans une élection dominée par des préoccupations économiques et l’augmentation du coût de la vie.
Les positions de Georgescu
Anciens membre de l’Alliance pour l’Unité des Roumains, Georgescu a appelé à mettre fin à l’aide pour l’Ukraine, qui est en pleine lutte contre une invasion russe, et a critiqué la présence d’une station de défense antimissile de l’OTAN sur le sol roumain. Dans une interview en 2021, il a qualifié le bouclier de défense antimissile de « honte de la diplomatie » et a déclaré que l’alliance atlantique ne protégerait pas ses membres en cas d’attaque de la Russie.
Controverse et déclarations
Il a également suscité la controverse par ses opinions sur le passé de la Roumanie, notamment en affirmant qu’Ion Antonescu, le leader roumain de l’époque de la Seconde Guerre mondiale qui s’est allié à Adolf Hitler, devrait être considéré comme un héros national. Dimanche, Georgescu a déclaré que le vote montrait que le peuple avait « crié pour la paix ». « Et ils ont crié très fort, extrêmement fort », a-t-il ajouté.
Contexte géopolitique
La Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN, partage une frontière de 650 km avec l’Ukraine et a connu des violations répétées de son espace aérien par des drones russes. Bucarest a été un fervent soutien de l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie en 2022, fournissant à Kyiv une aide militaire, y compris une batterie de défense anti-aérienne Patriot, et a établi un centre de formation pour former des marins ukrainiens.