Table of Contents
Camp de Balata : l’un des plus grands camps de la Cisjordanie
Le camp de Balata, établi par l'[UNRWA](https://aja.me/7rbzg) à la suite de l’exode provoqué par la [Nakba de 1948](https://aja.me/m2z8n), est reconnu comme l’un des plus grands camps de réfugiés de la Cisjordanie. Ses habitants souffrent d’un taux de chômage et de pauvreté alarmants, en plus de faire face à des incursions israéliennes fréquentes.
Origine et création
Le camp de Balata a été fondé en 1950 en [Cisjordanie](https://aja.me/m2z8n), à l’est de la ville de [Naplouse](https://aja.me/m2z8n), sur des terres agricoles louées par le gouvernement jordanien sur des terrains appartenant à la village de Balata, situé à l’extrême ouest de la plaine d’Azzun.
Les résidents du camp viennent de dizaines de villages situés dans les régions de [Lod](https://aja.me/m2z8n), de [Ramla](https://aja.me/m2z8n) et de [Jaffa](https://aja.me/m2z8n). Beaucoup d’entre eux ont des racines bédouines.
Le camp, qui couvre une superficie de 0,25 kilomètre carré, est l’un des plus densément peuplés de la Cisjordanie, comptant plus de 23 000 réfugiés palestiniens en 2023, selon les statistiques officielles de l’UNRWA, alors qu’il n’en comptait que 5 000 lors de sa création. Ce nombre a considérablement augmenté, atteignant environ 16 000 habitants en 1995.
Le camp est entouré de nombreux sites historiques, tels que le Tell de Balata et l’église de Bir Yaqub, qui attirent de nombreux touristes.
Nom et signification
Le camp porte le nom de la localité sur laquelle il est implanté, habitée par des gens appelés les « Balalta » ou « Palatins ». Ainsi, le camp a hérité le nom de la localité, qui lui-même a été attribué en raison de la dureté de ses roches. En effet, « Balata » fait référence à la surface solide du sol.
Éducation
L’UNRWA a d’abord créé une tente pour les cours, où les élèves s’asseyaient par terre. Le système éducatif s’est progressivement amélioré, avec l’établissement de quatre écoles gérées par l’UNRWA dans le camp, couvrant l’enseignement primaire et intermédiaire jusqu’à la dixième année. Les élèves sont ensuite transférés dans des écoles publiques.
Cependant, les écoles du camp souffrent d’un afflux massif d’élèves, ce qui a conduit à la division des heures de cours en deux sessions par jour.
Infrastructure
Le camp a d’abord été constitué de tentes créées par l’UNRWA en 1950, puis a évolué entre 1954 et 1956, et s’est transformé en unités résidentielles similaires, composées de deux chambres, d’une salle de bains et d’une cuisine pour chaque famille. Le camp possède une rue principale avec des commerces et une mosquée, ainsi que des routes et des passages non pavés entre les maisons et les tentes.
Les conditions de vie se détériorent pendant l’hiver à cause de la boue et des inondations des tentes, tandis qu’en été, la chaleur est écrasante.
Avec l’augmentation du nombre de réfugiés dans le camp, de nouvelles unités résidentielles ont été construites avec des permis de l’UNRWA, qui soutenait la construction et fournissait certains matériaux nécessaires. L’UNRWA a également permis la construction en hauteur jusqu’à deux étages, afin de minimiser les encombrements dans les rues.
Malgré ces efforts, le camp fait face à de graves problèmes touchant les réseaux d’eau et d’assainissement, bien que ceux-ci soient liés à la municipalité de Naplouse.
Situation économique et sanitaire
Depuis sa création, le camp souffre d’un taux de pauvreté et de chômage élevé, exacerbés par les réductions de services imposées par l’UNRWA. L’économiste Azeddine Jalal a déclaré que le taux de pauvreté dans le camp de Balata est le plus élevé parmi les camps palestiniens, en raison de sa forte densité de population, de sa superficie restreinte, et du manque d’opportunités d’emploi.
L’UNRWA a mis en place plusieurs installations sanitaires dès la fondation du camp, commençant par une tente abritant une clinique, qui a par la suite été développée pour devenir le seul centre de santé du camp et souffre d’une grave pénurie en services, médecins, et médicaments.
Incursions israéliennes
Le camp est régulièrement soumis à des incursions israéliennes et à des mesures restrictives telles que des blocus sévères et des couvre-feux, avec des opérations de fouilles à la recherche de résistants palestiniens. Les forces israéliennes utilisent des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc lors de ces incursions.
Le 27 juillet 2024, le ministère palestinien de la Santé a annoncé que deux personnes avaient été tuées et 22 blessées, dont trois dans un état critique, lors d’affrontements entre les forces d’occupation et des résistants dans le camp, suite à un encerclement du camp par plusieurs axes et à l’envoi de renforts israéliens dans la région.