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La canicule, les températures records en France et le réchauffement climatique se sont une nouvelle fois invités dans le débat public : la vague de chaleur d’août 2024, deuxième épisode marqué de l’été, a entraîné près de 90 records de température et remis en lumière la fréquence croissante des pics thermiques.
Canicule : températures records en France pendant la vague d’août 2024
La canicule d’août 2024, deuxième épisode important de l’été, a touché une large partie du territoire et provoqué des relevés exceptionnels, en particulier dans le Sud-Ouest, la vallée du Rhône et jusque dans l’Est. Jusqu’à 80 départements ont été placés en alerte, dont 14 en rouge au début de la semaine du 11 août. Cet épisode a duré plus de dix jours, ce qui le situe au‑dessus des canicules marquantes d’août 2023 et de juillet 2019, mais en deçà de la référence d’août 2003, qui avait duré 16 jours.
Près de 90 stations de Météo France ont relevé des valeurs inédites, tous mois confondus, pendant cette période. Une cinquantaine de records nationaux ou locaux ont été battus sur la seule journée du lundi 11 août, qui a été la plus chaude de la vague et restera historique dans le quart Sud‑Ouest. Le thermomètre a grimpé très haut à Angoulême, Bergerac, Bordeaux, Saint‑Émilion et Saintes, puis les jours suivants dans la vallée du Rhône et jusqu’en Saône‑et‑Loire ou en Haute‑Savoie.
Beaucoup de ces références datent récemment : elles remontaient notamment à 2003, 2019 ou 2023. La répétition des records et leur caractère éphémère illustrent la tendance observée depuis plusieurs années : des valeurs historiques sont régulièrement dépassées.
Le seuil des 40 °C atteint 32 fois et le seuil des 35 °C banalisé
Par endroits, les températures ont atteint jusqu’à 42 °C pendant cette canicule. Sur le seul réseau principal des stations de Météo France — la « colonne vertébrale » des observations, regroupant les stations les plus anciennes et les plus surveillées — le seuil des 40 °C a été franchi 32 fois en quelques jours. Ce nombre est supérieur à l’ensemble des occurrences relevées sur la seconde moitié du siècle dernier pour ce réseau.
Le seuil de 35 °C, qui était jadis une référence pour parler de très fortes chaleurs, apparaît désormais presque banal. « C’était pourtant une valeur de référence, le signe de très fortes chaleurs scrutées par Météo France, il y a encore quelques décennies. L’une des preuves les plus concrètes du réchauffement de la planète et de notre pays provoqué par l’humanité. »
La multiplicité des records au cours d’une même vague — et leur fréquence croissante d’une année sur l’autre — concentre l’attention des services météorologiques et des autorités sanitaires qui surveillent l’impact sur la santé publique et sur les infrastructures. Durant l’épisode d’août, les alertes départementales et les actions de prévention ont été mobilisées pour limiter les risques liés à ces températures exceptionnelles.
Zones les plus touchées et nature des records
Le Sud‑Ouest et le quart sud‑est ont été particulièrement marqués par cette vague. Dans le Sud‑Ouest, plusieurs stations ont connu des records absolus pour le mois ou pour l’ensemble des relevés historiques. La vallée du Rhône, traditionnellement sensible aux épisodes chauds, a connu des pointes répétées dans les jours suivants le pic du 11 août. Des records ont aussi été notés en zones plus fraîches en temps normal, comme en Haute‑Savoie et en Saône‑et‑Loire.
Ces observations renforcent le constat que les épisodes de très fortes chaleurs ne sont plus cantonnés à des régions particulières, mais peuvent se propager sur des territoires variés, entraînant des records locaux sur des stations anciennes et fiables.
Bilan et portée des observations
Avec près de 90 stations ayant battu des records et 32 franchissements de la barre des 40 °C sur le réseau principal, la canicule d’août 2024 constitue un épisode marquant par son étendue et son intensité. L’heure est au relevé des constats et à l’évaluation des conséquences, tant en matière de santé publique que pour les secteurs agricoles et les infrastructures urbaines.
La banalisation des pics à 35 °C et la multiplication des records s’inscrivent dans un contexte plus large d’évolution des températures en France. Les chiffres et les comparaisons avec 2003, 2019 et 2023 servent de repères pour apprécier l’ampleur du phénomène et pour orienter les actions de prévention et d’adaptation mises en œuvre par les autorités.
Les données collectées par Météo France et les services locaux continueront d’être analysées pour préciser la géographie des records et documenter les tendances observées durant cet été 2024.