Plus de trois cents professionnels du cinéma du monde entier interpellent leur industrie sur le silence face à la guerre à Gaza. Parmi eux, des figures emblématiques comme Pedro Almodóvar, Susan Sarandon et David Cronenberg appellent à une prise de position urgente et collective.
Une mobilisation sans précédent avant le Festival de Cannes
Dans une lettre ouverte publiée lundi soir dans le journal français Libération, plus de 300 artistes et cinéastes dénoncent le silence « assourdissant » de leur profession face aux terribles événements qui secouent Gaza depuis le 7 octobre 2023. Ils soulignent notamment que l’accès des journalistes étrangers à la région est interdit, tandis que des journalistes locaux sont délibérément ciblés et tués.
Cette tribune met particulièrement en lumière le cas de la photographe palestinienne Fatma Hassouna, décédée le 16 avril à Gaza. Sa disparition intervient un jour après l’annonce que le film Put your soul on your hand and walk, réalisé par Sepideh Farsi et dans lequel Hassouna tient le rôle principal, sera présenté dans une section parallèle du Festival de Cannes.
Interpellation et responsabilité du monde du cinéma
Les signataires de la lettre, parmi lesquels figurent également Javier Bardem, Richard Gere, Viggo Mortensen, Ruben Östland et Aki Kaurismäki, expriment leur honte face à ce qu’ils qualifient de passivité honteuse de la communauté cinématographique. Ils s’interrogent sur le rôle et la mission de leur métier :
- « À quoi servent nos professions si ce n’est à tirer des leçons de l’histoire ? »
- « À réaliser des films engagés ? »
- « À être présents pour défendre les voix opprimées ? »
Cette prise de position collective met en lumière la nécessité pour le cinéma d’assumer un rôle plus activiste, notamment en période de conflits et d’atteintes aux libertés fondamentales.