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Le nombre de cas de rougeole aux États-Unis a dépassé cette semaine la barre des 1 000 pour la deuxième fois en trente ans. Malgré cette situation préoccupante, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Robert F. Kennedy Jr., ne semble pas prendre la menace au sérieux.
Une épidémie qui s’étend rapidement à travers le pays
L’épidémie mortelle et à propagation rapide, qui a débuté en janvier dans l’ouest du Texas, s’est désormais étendue à au moins 31 États, avec un total de 1 001 cas signalés selon les données publiées vendredi par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Le Texas demeure l’État le plus touché, avec 709 cas recensés. Trois personnes non vaccinées sont décédées, parmi lesquelles deux enfants d’âge scolaire du Texas. Les données du CDC révèlent que 96 % des cas concernent des personnes non vaccinées ou dont le statut vaccinal est inconnu. Plus de 120 hospitalisations ont été nécessaires.
Un panneau est visible à l’extérieur du district hospitalier de Seminole proposant des tests de dépistage de la rougeole, le 21 février 2025, à Seminole, Texas. (Photo AP/Julio Cortez)
Robert F. Kennedy Jr. minimise la gravité de l’épidémie
Malgré la gravité de la situation, Robert F. Kennedy Jr., connu pour ses positions anti-vaccins et dirigeant désormais la plus haute agence sanitaire du pays, minimise régulièrement la propagation mortelle du virus. Il promeut même des traitements non prouvés.
Après le décès d’un garçon de six ans en février, Kennedy avait qualifié ce décès de « pas inhabituel », déclarant que « des épidémies de rougeole ont lieu chaque année ». Cependant, cette propagation est exceptionnelle et constitue le second plus grand nombre de cas en 25 ans.
Face aux critiques, il a quelque peu modéré ses propos après avoir assisté aux funérailles d’une fillette texane de huit ans décédée début avril. Il a alors affirmé sur X que « le moyen le plus efficace pour prévenir la propagation de la rougeole est le vaccin ROR » (rougeole, oreillons, rubéole).
Remise en question du vaccin et nouvelles mesures controversées
Malgré son mea culpa apparent, Kennedy continue de minimiser la propagation de la rougeole et l’efficacité du vaccin ROR. Fin avril, il a affirmé sans fondement que le vaccin contenait « beaucoup de débris de fœtus avortés et des particules d’ADN ». Quelques jours plus tard, il a invité les parents à « faire leurs propres recherches » sur les vaccins, sans donner de sources fiables.
Plus récemment, il a annoncé que le département de la Santé envisagerait d’utiliser des vitamines comme traitement potentiel contre la rougeole, justifiant cette directive par la reconnaissance que certaines personnes ou communautés aux États-Unis pourraient choisir de ne pas se faire vacciner.
Par ailleurs, Kennedy a instauré l’obligation de tests avec placebo pour tous les nouveaux vaccins au sein du HHS. Cette mesure inquiète les experts en santé, qui préviennent que cela pourrait retarder la mise sur le marché des vaccins, réduire leur accessibilité, voire entraîner la distribution à certains patients de placebo au lieu de vaccins vitaux.
Paul Offit, directeur du Vaccine Education Center au Children’s Hospital de Philadelphie, a alerté sur « la dissolution progressive de l’infrastructure vaccinale aux États-Unis » et que l’objectif serait de rendre les vaccins « moins disponibles et plus coûteux ».
Contexte aggravé par des coupes dans le personnel du HHS
La situation est d’autant plus préoccupante que des milliers d’employés du HHS ont été licenciés plus tôt cette année dans le cadre de la purge menée par l’administration Trump au sein des fonctionnaires. Plus d’une douzaine d’États ont attaqué l’administration en justice, arguant que ces suppressions de postes ont brusquement interrompu des travaux essentiels au sein de l’agence.
Recommandations officielles pour lutter contre la rougeole
Malgré la réponse apparemment laxiste de Kennedy et ses attaques contre les vaccins, les CDC continuent de recommander la vaccination comme la méthode la plus efficace pour prévenir la rougeole.
Selon le site des CDC, la rougeole est une maladie contagieuse aéroportée, extrêmement infectieuse et potentiellement grave, caractérisée par une éruption cutanée. Avant l’introduction du vaccin, environ 48 000 personnes étaient hospitalisées chaque année aux États-Unis, avec entre 400 et 500 décès annuels.