Les Irlandais devraient connaître samedi 25 octobre en fin de journée leur nouvelle présidente qui succédera pour sept ans à Michael Higgins, 84 ans, après deux mandats à ce poste essentiellement honorifique. La favorite est Catherine Connolly, une députée proche des partis de gauche et attachée à la neutralité militaire du pays. Environ 3,6 millions d’électeurs ont été appelés à voter vendredi. Selon les statistiques régionales, seuls 38 % des électeurs ont voté à Dublin, et dans de nombreuses régions, la participation affichait un taux inférieur à 40 %. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 22 h 00 (21 h 00 GMT). Connolly est largement en tête des sondages et bénéficie du soutien des principaux partis d’opposition, dont les Verts et Sinn Fein, une configuration qui témoigne d’un front anti-gouvernement pour ce scrutin, tout en défendant une tradition de neutralité militaire et une orientation pro-européenne.
À Dublin et au-delà, Catherine Connolly en tête des intentions de vote
Propalestinienne et favorable à une unification de l’île d’Irlande, Catherine Connolly a affirmé pendant la campagne vouloir être « une présidente pour tous les citoyens, en particulier pour ceux qui sont souvent exclus et réduits au silence ». Cette attitude traduit une posture inclusive et un message d’apaisement dans un contexte politique polarisé, selon les sources sur place. Bien qu’elle se soit décrite comme pro-européenne, sa rivale Heather Humphreys l’a interrogée sur des propos tenus en 2016, lorsque Connolly avait déclaré que les électeurs britanniques avaient « exposé l’UE pour ce qu’elle est ». La campagne a aussi mis en lumière la longévité du programme irlandais de défense et le rôle du pays dans des partenariats européens sans démarche d’adhésion.

Contexte de l’élection et enjeux
Cette élection se déroule dans un contexte où Connolly est présentée comme la favorite et où le soutien provenant des partis d’opposition est un facteur clé. L’Irlande est entrée dans l’Union européenne en 1973 et compte environ 5,2 millions d’habitants, majoritairement pro-européens. Connolly est soutenue par les Verts et Sinn Fein et défend une neutralité militaire, tout en maintenant un partenariat avec l’Otan sans adhésion formelle.
Bien qu’elle soit présentée comme pro-européenne, sa rivale Heather Humphreys a insisté sur des aspects du programme et a épinglé des propos de Connolly tenus en 2016. Les propos de Connolly avaient alors été interprétés comme une critique de l’UE par les électeurs britanniques et leur impact sur l’Union européenne.
C’est la première fois depuis 1990 que deux candidats seulement briguent la présidence irlandaise. Dépitées de ne pas voir leur candidate Maria Steen figurer parmi les choix possibles, plusieurs figures conservatrices ont appelé leurs partisans à inscrire son nom malgré tout sur leur bulletin. Un sondage publié jeudi indiquait que 6 % des électeurs pourraient suivre cette consigne. Plusieurs célébrités avaient envisagé de se présenter, comme Conor McGregor, Bob Geldof ou Michael Flatley.