Céline Dion et Jean-Jacques Goldman ont marqué l’histoire de la musique francophone par une collaboration qui a émergé des années 1990. Cet article retrace les origines de la chanteuse québécoise et le tournant décisif apporté par Goldman, autour de l’album D’eux et des succès qui ont suivi. Depuis les débuts sous la houlette de René Angélil et les rencontres déterminantes avec Eddy Marnay, jusqu’à l’essor international, ce parcours illustre comment une voix devenue universelle s’est forgée à partir de rencontres et de choix artistiques forts.

À Paris et Montréal: les débuts et la rencontre avec Eddy Marnay
À Paris et Montréal, les premiers pas de Céline Dion se font sous l’œil attentif de René Angélil et des parolistes qui accompagneront son univers. Céline a 12 ans quand elle se retrouve dans le bureau du manager avec son frère Michel et sa mère Thérèse. Le destin de l’artiste commence à se dessiner lorsque Angélil, en difficulté après le départ d’une chanteuse, est convaincu par une cassette envoyée par Maman Dion.
« Elle ne parlait pas du tout, elle était très intimidée et j’avais hâte de l’entendre chanter parce que parfois il y a des trucages. Je ne pensais pas qu’une voix comme ça pouvait exister avec une fille de 12 ans. »
Selon une interview diffusée en 2016 sur TMC, ce moment a été raconté par René Angélil.
Leur première collaboration musicale se noue autour d’Eddy Marnay, parolier de Claude François et d’Édith Piaf, qui se rapproche de Céline et contribue à son répertoire en lui offrant des chansons. Marnay offrira à la chanteuse environ 60 titres et son premier tube en France, D’amour ou d’amitié, voit le jour en 1982.
Le tournant Goldman: D’eux et la consécration internationale
En 1988, la victoire de Céline à l’Eurovision ouvre des portes en Europe et elle collabore ensuite avec Luc Plamondon et Michel Berger. C’est une rencontre avec Jean-Jacques Goldman qui va marquer un tournant majeur. En janvier 1994, Goldman invite Céline à chanter avec lui aux Enfoirés. À la fin du repas, c’est acté: il va écrire pour la Québécoise. Le maillage de leur travail se précise autour des titres qui donneront l’album D’eux, publié en 1995.
« Lorsqu’ils entendent la maquette de Pour que tu m’aimes encore, Céline Dion et René Angélil se mettent à pleurer. »
L’album D’eux voit le jour en moins de deux semaines et cumule environ 12 millions d’exemplaires vendus, restant aujourd’hui l’album francophone le plus vendu dans le monde. Goldman pousse Céline à se concentrer sur l’émotion et la narration plutôt que sur la simple performance, ce qui la fait se sentir « Je me suis découverte », comme elle l’explique dans un documentaire diffusé sur M6. Dans ce récit, elle affirme: « J’ai toujours voulu être aimée en France et ça a toujours été un peu difficile. Il m’a donné la chance d’être la bienvenue chez vous et pour moi ça valait beaucoup. »
Après D’eux, le duo Goldman-Dion se reforme pour un nouvel album: S’il suffisait d’aimer. Leur dernière collaboration remonte à 2016 pour une chanson hommage à René Angélil, décédé quelques mois plus tôt. En parallèle, Céline Dion poursuit une carrière qui compte plus de quarante années de disques, dont dix albums en anglais et de multiples duos avec Barbra Streisand ou Luciano Pavarotti. Une chanson arrive en 1997 et devient l’emblème planétaire de sa voix: My Heart Will Go On, thème du film Titanic; poussée par René Angélil, Céline accepte d’en enregistrer une maquette, et il n’y a pas eu d’autre prise, tout est là.