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Depuis le 13 janvier 2025, l’île de La Réunion fait face à une importante épidémie de chikungunya, avec près de 40 000 cas recensés. Les analyses sanguines révèlent que plus de 20 % de la population réunionnaise serait infectée, parfois sans présenter de symptômes. Cette vague, bien que significative, reste toutefois moins étendue que celle de 2005, quand environ 40 % des habitants avaient été touchés. En avril, une campagne de vaccination ciblée sur les plus de 65 ans avait été lancée, une première mondiale en pleine période épidémique. Cependant, cette initiative vient d’être brutalement suspendue.
Une épidémie toujours préoccupante à La Réunion
La situation sanitaire de La Réunion reste délicate. Malgré une diffusion importante du virus, la létalité reste limitée, mais la progression rapide du chikungunya alerte les autorités. La campagne de vaccination visait à protéger spécifiquement les personnes âgées, considérées comme plus vulnérables aux formes sévères de la maladie.
Le virus, transmis par les moustiques Aedes, provoque des symptômes parfois invalidants, notamment des douleurs articulaires prolongées. La campagne espérait freiner la propagation chez les populations à risque, mais les récents événements ont remis en question cette stratégie.
Suspension de la vaccination après des incidents graves
La décision d’interrompre la vaccination intervient suite à l’apparition de trois « événements indésirables graves », dont un décès, chez des patients ayant reçu le vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire Valneva. Ces individus ont présenté des symptômes rappelant les formes sévères du chikungunya, quelques jours après l’injection.
Le ministère de la Santé a confirmé que « le lien de causalité avec le vaccin semble très vraisemblable », prenant en compte la nature des symptômes, leur délai d’apparition et les résultats des examens biologiques. Cette alerte a conduit à la suspension immédiate de la campagne pour analyse approfondie.
Caractéristiques du vaccin et risques pour les seniors
Le vaccin Ixchiq repose sur une technologie classique utilisant un virus vivant atténué. Si cette méthode est courante, elle comporte certains risques, notamment pour des populations fragiles comme les immunodéprimés et les personnes âgées.
En effet, le système immunitaire des seniors, qui vieillit, produit davantage d’anticorps-interférons. Cette modification immunitaire peut, paradoxalement, augmenter le risque de développer une forme grave après vaccination. C’est vraisemblablement ce mécanisme qui expliquerait les complications observées suite à l’administration du vaccin.