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La deuxième journée des exercices militaires chinois baptisés « Justice Mission 2025 » a vu le tir de roquettes vers Taïwan et la répétition d’un blocus simulé autour de l’île autogérée, intensifiant une démonstration de force destinée, selon Pékin, à répondre aux « forces séparatistes » et à des acteurs externes.
Exercices et tirs autour de l’île
Les manœuvres prévoyaient des tirs réels entre 8h et 18h, heure locale, dans cinq zones maritimes et aériennes entourant Taïwan. Elles ont inclus des patrouilles aériennes et navales, des frappes simulées de précision et des manœuvres anti-sous-marines.
La garde côtière taïwanaise a indiqué que sept roquettes ont été tirées dans les zones d’exercice numéro un et deux, des espaces désignés et bouclés par l’armée chinoise pour ces tirs. Par ailleurs, le ministère de la Défense de Taïwan a déclaré que certains tirs avaient eu lieu dans ce que l’île considère comme ses eaux territoriales, à moins de 12 milles nautiques (environ 22 km) de la côte.
Perturbations des transports
Les exercices ont entraîné des perturbations significatives du trafic aérien. Plus de 80 vols domestiques ont été annulés, principalement à destination des îles périphériques taïwanaises.
En outre, les autorités civiles ont prévenu que plus de 300 vols internationaux pourraient subir des retards en raison du déroutement des couloirs aériens imposé pendant les manœuvres.
Déploiements rapportés
Entre 6h lundi et 6h mardi, Taïwan a suivi 130 sorties aériennes effectuées par des appareils chinois, ainsi que la présence de 14 bâtiments de guerre et huit navires dits « officiels ». Ces chiffres témoignent d’un engagement multidimensionnel des forces armées chinoises, incluant des destroyers, des bombardiers et d’autres unités.
Objectifs affichés par Pékin
La diplomatie chinoise a affirmé que ces exercices constituent « une action punitive et dissuasive » contre les forces séparatistes cherchant l’indépendance et une mesure pour protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.
Les autorités chinoises ont aussi présenté ces manœuvres comme une réponse aux ventes d’armes américaines à Taïwan, Washington ayant annoncé récemment un paquet d’armements évalué à 11,1 milliards de dollars — le plus important jamais vendu à l’île selon les annonces américaines.
Portée stratégique et simulations de blocus
Les exercices mettent un accent particulier sur la capacité d’« anti-access/area denial » visant à empêcher l’approvisionnement de Taïwan depuis des alliés potentiels comme le Japon ou les États‑Unis en cas de conflit. Parmi les scénarios figurent la simulation d’un blocus des grands ports au nord et au sud, ainsi que la prise de contrôle de voies maritimes stratégiques.
Les manœuvres visent notamment des passages essentiels tels que le chenal de Bashi et le détroit de Miyako, par lesquels la grande majorité des importations énergétiques de l’île transite.
Analyses et réactions
Des analystes estiment que ces exercices cherchent à encercler Taïwan et à pratiquer la coupure de l’île du reste du monde. Selon des experts régionaux, la zone couverte par les manœuvres est plus vaste que lors des précédentes opérations militaires autour de Taïwan.
Sur le terrain, des journalistes ont noté une atmosphère d’escalade verbale et opérationnelle, certains observateurs redoutant que la montée des tensions ne réduise la marge entre manœuvres et affrontement ouvert.
Symbolique et communication
Le commandement oriental chinois a diffusé une affiche intitulée, dans une traduction littérale, « Marteau de la Justice : sceller les ports, couper les lignes », illustrant des marteaux frappant les ports de Keelung au nord et de Kaohsiung au sud. Ce type de communication renforce l’aspect intimidatoire des exercices.