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Emmanuel Macron a lancé une initiative ambitieuse destinée à accueillir les chercheurs en difficulté, notamment ceux contraints de fuir les États-Unis sous la présidence de Donald Trump. Toutefois, cette démarche se heurte à une réalité préoccupante : le financement de la recherche en France se fragilise considérablement.
Un plan européen pour attirer les talents scientifiques
Le 5 mai 2025, à la Sorbonne à Paris, le président de la République a réuni « la grande communauté de la recherche » afin de dévoiler le programme Choose France for Science, rebaptisé Choose Europe for Science avec la participation d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Ce dispositif vise à soutenir l’accueil des chercheurs en France et en Europe, particulièrement ceux qui fuient les États-Unis en raison des politiques de Trump.
Cette initiative ambitionne de renforcer l’attractivité scientifique européenne en proposant des financements ciblés, des conditions d’accueil améliorées, ainsi qu’un environnement favorable à l’innovation et à la recherche de pointe.
Un contraste frappant avec la politique budgétaire nationale
Malgré cette ouverture affichée, le gouvernement français a récemment adopté un décret, le 25 avril dernier, réduisant de 400 millions d’euros le budget alloué à la recherche. Cette coupe budgétaire s’inscrit dans un contexte d’économies supplémentaires imposées aux ministères, fragilisant ainsi un écosystème de recherche déjà en difficulté.
Cette contradiction entre l’accueil des chercheurs étrangers en péril et la contraction des moyens nationaux soulève des interrogations sur la cohérence et la pérennité des politiques scientifiques en France.
Un défi pour l’écosystème scientifique français
Alors que l’initiative Choose Europe for Science est saluée comme un geste de solidarité envers la communauté scientifique internationale, elle ne peut occulter les problèmes structurels graves que connaît la recherche en France. Le manque de financements adéquats, l’insuffisance des infrastructures et la précarité croissante des chercheurs nationaux affectent la compétitivité et l’attractivité du pays sur la scène mondiale.
Le succès de cette démarche dépendra de la capacité du gouvernement à concilier ambition européenne et soutien réel à la recherche française.
Lors du rassemblement Stand Up for Science à Toulouse, le 7 mars 2025.
Crédit photo : Ulrich Lebeuf / Myop pour Libération