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Il y a 1,5 million d’années, deux ancêtres de l’Homo sapiens coexistaient dans la vallée du Rift. Grâce à l’étude de traces de pas fossilisées découvertes dans le nord du Kenya, les scientifiques ont la preuve directe de la coexistence pacifique de plusieurs espèces humaines anciennes dans cette région.
Découverte des empreintes fossiles
Une empreinte fossile découverte près du lac Turkana, probablement issue d’un individu de l’espèce Homo erectus, a été publiée le 28 novembre 2024. Selon le New York Times, “il y a un million et demi d’années, au milieu des cigognes géantes et des ancêtres des antilopes, deux ancêtres de l’Homo sapiens marchaient le long d’un même rivage boueux”.
Une équipe de paléontologues a mis au jour quatre séries d’empreintes de pas conservées dans la boue du bassin de Turkana, un site clé pour comprendre l’évolution humaine. Cette découverte, annoncée dans la revue Science, prouve directement que différents types d’humains, avec des anatomies et des démarches distinctes, ont habité le même endroit au même moment.
Régimes alimentaires et coexistence
Des recherches antérieures avaient suggéré que diverses espèces d’hominidés vivaient côte à côte, mais les fossiles sont souvent dispersés et datés sur des milliers d’années, rendant difficile la détermination de leur interaction. Tracy Kivell, paléoanthropologue à l’Institut d’anthropologie évolutive de Leipzig, explique que la découverte de ces empreintes change la donne.
Les individus, appartenant probablement aux espèces Homo erectus et Paranthropus boisei, ont laissé des traces à quelques heures ou jours d’intervalle. Cela constitue la première preuve directe de différentes espèces d’hominidés archaïques coexistant au même endroit.
Caractéristiques des espèces
Les empreintes fossiles ont conservé des détails sur les individus, tels que la hauteur de la voûte plantaire et la forme des orteils. Elles suggèrent que les deux espèces ont probablement vécu côte à côte pendant longtemps, sans concurrence directe pour les ressources, possiblement en raison de régimes alimentaires différents.
Le Pr Kevin Hatala, coauteur de l’étude, s’interroge sur la perception qu’avaient ces espèces l’une de l’autre. “Paranthropus boisei avait un cerveau plus petit et un visage large, tandis que Homo erectus, considéré comme notre ancêtre direct, ressemblait davantage aux proportions humaines modernes”, ajoute-t-il.
Rare coexistence d’espèces humaines
La situation actuelle, où l’Homo sapiens domine, est décrite par le Pr Hatala comme extrêmement rare. “C’est seulement depuis une courte période récente que nous n’avons qu’une seule espèce humaine sur la planète”, souligne-t-il, mettant en lumière l’importance de cette découverte pour mieux comprendre l’évolution humaine.