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La question de l’accès au Canal de Panama, essentiel pour le commerce et la navigation interocéanique, attire l’attention des États-Unis, notamment en ce qui concerne le traitement de la Colombie et du Costa Rica. Cette situation soulève des interrogations sur les privilèges accordés à ces pays et les implications pour les relations internationales.
Accord de libre passage pour la Colombie et le Costa Rica
Colombie et Costa Rica bénéficient d’un libre passage par le **Canal de Panama**, sans que cela ne remette en cause le statut de neutralité de cette voie navigable. Les États-Unis, en raison de leur rôle dans la construction du canal et de leur statut de principal utilisateur, pourraient-ils également espérer un traitement privilégié ? Cette question a été soulevée à la suite des déclarations du secrétaire d’État américain, **Marco Rubio**, qui a mentionné la possibilité d’une exemption de péage pour les navires de guerre américains.
Bien que le gouvernement panaméen ait démenti cette information, des discussions en ce sens pourraient être envisagées en raison des pressions politiques actuelles.
Historique des accords
Depuis le début du XXe siècle, la Colombie a bénéficié d’un traitement particulier grâce au **Traité Thompson-Urrutia** de 1914, qui permettait la circulation libre des troupes et des matériaux de guerre, ainsi que des produits colombiens. Ce traitement a été maintenu jusqu’à la fin des années 1990, lorsque la gestion du canal a été transférée à Panama.
Dans le cadre du **Traité Torrijos-Carter** de 1977, cette exemption a été explicitement liée au transport militaire, garantissant que Panama pourrait continuer cette politique vis-à-vis de la Colombie et potentiellement du Costa Rica.
L’Acte de Contadora
L’**Acte de Contadora**, signé en 1975, a également renforcé ces accords en établissant des conditions favorables pour le transit des biens et des citoyens colombiens et costariciens. Cet acte stipule que :
- Le transit des produits naturels et industriels sera exempt de droits de douane.
- Les citoyens des deux pays pourront traverser le canal sans avoir à payer de péages.
- Les gouvernements de la Colombie et du Costa Rica pourront transporter leurs troupes et matériel militaire sans frais.
Ces engagements ont été intégrés dans des traités ultérieurs entre Panama, la Colombie et le Costa Rica.
Les implications pour les États-Unis
La situation actuelle pourrait créer des tensions à Panama, où des voix s’élèvent contre ces privilèges accordés aux voisins. Si Panama devait céder aux pressions américaines, cela pourrait être perçu comme une inégalité dans le traitement des pays. Cependant, en invoquant des dispositions du traité de neutralité, les États-Unis pourraient justifier une exemption de péage pour leurs navires de guerre, arguant de la nécessité de protéger le canal.
Les discussions autour de ces privilèges soulignent l’importance stratégique du Canal de Panama dans les relations entre ces nations et mettent en lumière les enjeux de pouvoir dans la région.