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Face à la double problématique de l’afflux estival et des périodes creuses, plusieurs stations balnéaires françaises misent sur le tourisme hors saison pour lisser leur activité ; Deauville, La Baule ou Royan développent événements et équipements afin d’attirer des visiteurs tout au long de l’année.
Tourisme hors saison : Deauville, La Baule et Royan multiplient les événements
Des rues bondées l’été et désertes l’hiver : telle a longtemps été la réalité de la plupart des stations balnéaires françaises. Pour limiter le surtourisme et les problèmes de sécurité durant l’été, des communes comme Deauville, La Baule ou Royan ont choisi de diversifier leur offre et de créer des temps forts hors saison.
À Deauville, la stratégie repose sur une palette d’événements et d’équipements visant à étendre la fréquentation. La ville a développé, depuis plus de vingt ans, des rendez‑vous culturels et sportifs : le Festival du film américain, des expositions (comme celle du photographe Sebastião Salgado), et la création d’infrastructures capables d’accueillir des délégations sportives de haut niveau, notamment durant les Jeux olympiques.
La Baule et Royan, qui dépendent largement des revenus touristiques, cherchent elles aussi à élargir leur saisonnalité en misant sur des programmations culturelles et sportives et sur des opérations de communication ciblées pour attirer des visiteurs hors été.
«Ponctuer l’année d’événements permet d’avoir une hausse de demande», affirme Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme.
Investissements concrets et résultats : Deauville compte 4 à 5 millions de visiteurs
Selon Philippe Augier, maire (Horizons) de Deauville, la station accueille aujourd’hui entre 4 et 5 millions de visiteurs par an, avec une progression de la fréquentation hors saison ces dernières années. Cette augmentation est attribuée à la mise en place d’une offre de loisirs et de culture plus constante tout au long de l’année.
La commune a également soutenu le développement du Pôle international du cheval, en allouant un budget de 250 000 € en 2024 à la construction et à l’entretien d’installations équestres. Ce type d’investissement vise à créer des motifs de déplacement en dehors de la période estivale et à renforcer l’attractivité sur le long terme.
«On a mis en place une vraie politique de marketing», souligne Philippe Augier, assumant de s’y être pris «comme pour une entreprise».
Ces choix s’inscrivent dans une logique où l’animation du territoire et la diversification des offres (culture, sport, salons professionnels) servent à réduire la concentration saisonnière des visiteurs et à stabiliser les revenus locaux.
Effets observés et limites
Les actions menées par ces stations commencent à porter leurs fruits : augmentation de la demande hors période estivale, fréquentation plus régulière des équipements culturels et sportifs, et possibilités accrues d’accueillir des événements internationaux. En parallèle, la recherche d’un équilibre vise à atténuer les tensions liées au surtourisme lors des pics de saison.
Cependant, la transformation du modèle touristique reste progressive et dépend de plusieurs facteurs, dont l’attractivité des programmations, la capacité d’accueil hors saison, ainsi que la coordination entre acteurs publics et privés. Les exemples de Deauville, La Baule et Royan montrent des approches variées, centrées sur l’événementiel, les infrastructures et la promotion ciblée.