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Des rapports récents montrent que le financement américain a été déterminant pour permettre à Israël de poursuivre ses opérations militaires au Moyen-Orient depuis octobre 2023. Les chercheurs estiment que, sans l’appui financier, logistique et diplomatique des États‑Unis, Israël n’aurait pas pu maintenir ses campagnes en Gaza ni étendre ses frappes dans la région.
Chiffres clés du financement américain
Le projet Costs of War de l’université Brown a publié des analyses indiquant que les États‑Unis ont fourni plus de 21 milliards de dollars en soutien depuis octobre 2023.
Des rapports complémentaires, dont une étude de William D. Hartung et une autre de Linda J. Bilmes, avancent une fourchette plus élevée pour l’ensemble de l’aide militaire et des opérations américaines dans la région :
- Estimation totale de l’aide et des opérations : entre 31,35 et 33,77 milliards de dollars depuis le 7 octobre 2023.
- Aide annuelle moyenne à Israël avant 2023 : environ 3,3 milliards de dollars par an.
- Aide cumulée jusqu’en 2022 : plus de 150 milliards de dollars.
Ces montants incluent des ventes d’armes, des services et des financements qui continueront à s’étaler dans les années à venir.
Conséquences militaires et humaines
Les rapports soulignent l’impact concret de ce soutien sur le terrain. La guerre d’Israël contre Gaza a causé des pertes massives et une destruction étendue depuis octobre 2023.
- Gaza : au moins 67 160 personnes tuées et 169 679 blessées depuis octobre 2023.
- Yémen : des dizaines de civils tués par des frappes attribuées à des échanges avec Israël.
- Iran : plus de 1 000 morts liés à une attaque d’Israël en juin.
- Liban : plus de 4 000 personnes tuées lors des frappes et opérations israéliennes.
Milleux restent encore sous les décombres à Gaza, tandis que les opérations se sont étendues à d’autres pays et territoires de la région.
Dépendance militaire d’Israël vis‑à‑vis des États‑Unis
Les recherches insistent sur le fait qu’Israël ne pourrait pas soutenir l’étendue de ses campagnes sans l’appui américain. William D. Hartung affirme que l’armée israélienne n’aurait pas pu infliger les dommages observés sans financement, armes et soutien politique des États‑Unis.
Omar H. Rahman, chercheur au Middle East Council on Global Affairs, a résumé la position d’experts en soulignant l’indispensabilité du soutien américain à la conduite des opérations en Gaza et ailleurs.
Plusieurs facteurs expliquent cette dépendance :
- Fourniture d’armements et de munitions non produites localement.
- Soutien logistique et services associés aux ventes d’armes.
- Couverture diplomatique sur la scène internationale.
Soutien bipartisan et évolution du débat public
Le soutien à Israël a longtemps été ancré dans les deux partis américains. Les accords d’armement et les engagements financiers sont intervenus sous plusieurs administrations, ce qui a assuré une continuité du soutien étatique.
Pourtant, la perception publique évolue. Des universitaires ont déclaré que les actions d’Israël à Gaza pouvaient constituer un génocide, et des sondages montrent une désaffection croissante :
- Selon un sondage du Washington Post, 4 Américains juifs sur 10 pensent qu’Israël commet un génocide.
- Plus de 60 % estiment qu’Israël a commis des crimes de guerre à Gaza.
Implications politiques et budgétaires aux États‑Unis
Des analystes soulignent les conséquences électorales et budgétaires d’un financement aussi élevé. Matt Duss, du Center for International Policy, estime que l’attitude du gouvernement américain face au conflit pèsera sur les futures candidatures et sur la perception publique.
Plusieurs points sont mis en avant par les critiques :
- La question budgétaire : des milliards dépensés alors que les filets sociaux américains restent limités.
- Les intérêts économiques : un fort bénéfice pour l’industrie de l’armement et les entreprises liées aux contrats militaires.
- La responsabilité politique : un débat croissant sur le rôle des États‑Unis dans des conflits étrangers.
Les auteurs des rapports et des analystes anticipent que ces débats continueront d’alimenter les discussions politiques à court et moyen terme.