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Un ex-directeur de Xiver, une filiale de Philips, se retrouve au cœur d’un conflit de direction à la suite de la vente de l’entreprise. Son licenciement est contesté, et la justice lui donne raison, invoquant des dispositions légales qui le protègent.
Contexte de l’affaire
Un homme travaillait depuis un certain temps pour Maverix, une filiale de Philips spécialisée dans la production de puces pour systèmes micro-électromécaniques (MEMS). Depuis juillet 2023, il était responsable du département MEMS et, depuis le 2 février 2024, directeur statutaire de Maverix. En septembre 2024, Philips a vendu cette filiale, qui opère désormais sous le nom de Xiver. Un contrat de cession d’actions, le Share Purchase Agreement (SPA), a été signé, incluant une clause stipulant que les employés ne peuvent pas être licenciés dans les 24 mois suivant le transfert de propriété.
Les changements de direction
Les nouveaux propriétaires ont rapidement pris les rênes et ont apporté un nouveau dirigeant pour Xiver, qui devait assumer les responsabilités antérieurement confiées au directeur MEMS. Cette situation a incité l’ex-directeur à demander une réunion avec les nouveaux propriétaires, qui ont clairement exprimé qu’ils ne le considéraient pas comme le leader approprié pour l’organisation. Malgré son désir de rester en poste et de continuer à présider l’équipe de direction, il a été informé qu’il ne serait pas nommé directeur général, un poste déjà attribué à une autre personne en qui ils avaient plus de confiance.
La réaction juridique
Face à cette situation, l’ex-directeur a engagé des démarches juridiques. Il a déposé une requête auprès du tribunal d’Oost-Brabant, demandant à ce que son licenciement soit annulé, tout en souhaitant conserver son poste de responsable MEMS ainsi que sa présidence. Il a également demandé une rectification de la newsletter qui annonçait son départ en tant que directeur général.
La décision du tribunal
Le tribunal a statué en faveur de l’ex-directeur, déclarant que la clause du SPA constituait un « tiers bénéfice » dont il pouvait se prévaloir. En conséquence, son licenciement n’était pas autorisé car cette clause le protégeait directement. Cependant, le tribunal a précisé qu’il ne pouvait pas exiger de continuer dans la même fonction, étant donné que le poste de responsable MEMS n’existe plus dans la nouvelle structure de l’entreprise. Il a été proposé à l’ex-directeur un poste d’importance équivalente, bien qu’il ne soit pas membre de l’équipe de direction. Les détails de son futur rôle devaient être discutés ensemble.
Retours d’experts
Katja van Kranenburg, avocate en droit du travail au sein du cabinet CMS, a commenté l’affaire, soulignant l’importance d’inclure des clauses précises interdisant le licenciement dans les contrats de cession. Elle a noté que de telles dispositions vont au-delà de la protection légale offerte lors des transitions d’entreprise, et qu’elles peuvent servir de condition préalable pour un avis positif d’un comité d’entreprise lors d’une acquisition. Bien que ces clauses soient fréquemment proposées pour des périodes de douze mois, un délai de deux ans est relativement rare, et peu d’employés réussissent à faire valoir ces accords par voie judiciaire.