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La guerre d’extermination menée par Israël contre la bande de Gaza a projeté son ombre sur le sport international. Le Tour d’Espagne 2025 a été perturbé par des manifestations qui ont fortement affecté le déroulement d’une étape, ravivant le débat sur l’interaction entre politique et compétitions sportives.
Étape 11 du Tour d’Espagne écourtée après des protestations
La onzième étape du Tour d’Espagne 2025 n’a pas été achevée comme prévu. Les organisateurs ont décidé, à Bilbao, de réduire la distance de la course en raison d’une manifestation au niveau de la ligne d’arrivée.
Selon le quotidien Mundo Deportivo, la protestation visait la participation de l’équipe « Israel–Premier Tech » et a conduit les organisateurs à modifier le parcours, laissant l’étape sans vainqueur officiel. Les responsables expliquent avoir cherché un « équilibre entre la sécurité et le respect des milliers de spectateurs présents ».
Les événements illustrent à quel point les manifestations contre la politique d’Israël à Gaza peuvent influer directement sur des compétitions sportives internationales.
Sport et critères appliqués différemment
La couverture médiatique et les réactions des instances sportives mettent en lumière ce que certains qualifient de double standard. Plusieurs observateurs estiment qu’Israël échappe aux mêmes mesures disciplinaires prises auparavant contre d’autres États impliqués dans des conflits.
Le traitement différencié est pointé du doigt notamment après la réaction des organes sportifs lors de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, comparée à la gestion des participations israéliennes depuis le 7 octobre 2023.
Les chiffres communiqués par le ministère de la Santé à Gaza sont régulièrement cités dans ces débats :
- 64 300 morts
- 162 005 blessés
- Des milliers de disparus et des centaines de milliers de déplacés
- Une crise alimentaire ayant provoqué la mort de 376 Palestiniens, dont 134 enfants
Maintien d’Israël dans les championnats internationaux
Malgré les appels au boycott, Israël a continué à participer à des compétitions internationales. Le pays était présent au Championnat d’Europe de basket-ball organisé en août 2025.
Le maintien de la sélection israélienne dans le tournoi a suscité des critiques, notamment parce que les fédérations internationales n’ont pas suspendu la participation israélienne, contrairement à la réponse adoptée pour la Russie en 2022.
Des voix continuent néanmoins de demander des sanctions. Par exemple :
- L’AIAC (association italienne des entraîneurs) a réclamé la suspension d’Israël des compétitions internationales.
- En février 2024, plusieurs parlementaires français avaient appelé à exclure les sportifs israéliens des Jeux de Paris 2024, sur la base des mêmes mesures appliquées à la Russie.
- Plus de 400 personnalités sportives canadiennes ont demandé l’annulation d’une rencontre de Coupe Davis prévue en septembre 2025.
Cas de la FIBA, de l’UEFA et de la FIFA
La FIBA n’a pas suspendu la participation israélienne au Championnat d’Europe, et l’UEFA a suivi la même ligne en n’imposant pas d’interdiction de jouer contre des équipes israéliennes.
Pourtant, les décisions prises à l’égard de la Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022 montrent qu’il est possible d’appliquer des sanctions sportives à l’échelle internationale. À l’inverse, les tentatives de la Fédération palestinienne de football pour faire voter l’exclusion d’Israël n’ont pas abouti.
Ces divergences alimentent un débat plus large sur la cohérence et les critères des sanctions sportives.
Le précédent russe et ses répercussions
Après l’invasion de l’Ukraine, de nombreuses fédérations ont pris des mesures fortes contre la Russie : exclusion de compétitions, interdiction d’accéder à certains événements et retrait d’organisations hôtes.
Parmi les conséquences notables figurent :
- Exclusion des clubs et sélections russes de plusieurs compétitions internationales.
- Privation de la Coupe du monde et d’autres tournois majeurs pour certaines équipes.
- Réaffectation d’événements sportifs prévus en Russie, comme le remplacement de Kazan pour des compétitions aquatiques.
La comparaison entre la réponse internationale à la Russie et l’absence de sanctions similaires contre Israël alimente une frustration grandissante au sein de mouvements de solidarité et de certains acteurs du monde sportif.
Réactions et perspectives
Les manifestations observées au Tour d’Espagne et les appels à des exclusions montrent que le sport reste un terrain de conflit symbolique où se croisent exigences de sécurité, revendications politiques et pressions citoyennes.
Les fédérations et organisateurs sont ainsi placés devant des choix complexes : préserver l’intégrité des compétitions tout en répondant aux attentes d’une partie de l’opinion publique. Le débat sur l’opportunité d’appliquer des sanctions similaires à celles prises contre la Russie est loin d’être clos.
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Tweet évoquant le traitement comparatif des sanctions : https://t.co/J0Hko8l7I3