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Le conseil supérieur des musulmans de la République démocratique du Congo a décidé de suspendre la prière de Tarawih dans les villes de l’est, occupées par le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda.
Contexte de la décision
Le président de la branche islamique à Bukavu, Cheikh Yasin Kabongo, a déclaré que les autorités religieuses avaient émis un avis interdisant la tenue de la prière de Tarawih dans les mosquées, en raison des conditions de sécurité préoccupantes dans le pays qui rendent difficile la sortie des citoyens la nuit.
Le conseil a également exhorté les musulmans vivant à proximité des mosquées à combiner les prières de Maghreb et d’Icha, et à rentrer chez eux avant la tombée de la nuit. Ceux qui résident plus loin sont invités à prier sur place pour éviter tout risque pour leur sécurité.
Situation actuelle dans l’est de la RDC
Le Ramadan coïncide avec un conflit qui dure depuis plusieurs semaines à l’est de la République démocratique du Congo, opposant les combattants du M23 aux forces armées régulières, qui peinent à stopper l’avancée des rebelles.
Population musulmane en RDC
Les musulmans représentent une minorité dans ce pays, avec environ 10 millions de fidèles, soit 15 % de la population totale d’environ 77 millions d’habitants. Selon des statistiques, le nombre de musulmans a chuté de 17 millions à 10 millions au cours des dernières décennies, en raison de la persécution, de la pauvreté, de l’ignorance, de l’exclusion systématique, des campagnes de conversion religieuse, et du manque de couverture médiatique.
La majorité des musulmans en République démocratique du Congo se trouve à Kinshasa, ainsi que dans certaines villes de l’est, telles que Goma, Bukavu, et Masi-Manimba.
Conditions de vie difficiles
Avec l’arrivée du mois de Ramadan, les difficultés des musulmans se sont intensifiées, rendant impossible l’exercice de leurs rituels religieux. Le mois de jeûne, traditionnellement un temps de prière, de paix et de solidarité, est devenu un défi majeur pour la communauté.
Des sources locales à Bukavu rapportent que les musulmans peinent à satisfaire leurs besoins essentiels durant ce mois sacré. L’insécurité croissante entrave leur accès aux marchés, où les actes de pillage, de vol et de violence sont fréquents. De plus, de nombreuses banques et commerces restent fermés, compliquant davantage la vie quotidienne.
Depuis janvier dernier, l’est de la RDC a connu des échanges de violence entre les rebelles et les forces gouvernementales, ayant causé la mort de plus de 7 000 civils et le déplacement de dizaines de milliers de personnes de leurs foyers.
Appels à la paix
En dépit des appels de la communauté internationale à mettre fin aux hostilités, les combats se poursuivent. Les Nations unies alertent sur des conditions humanitaires alarmantes, impossibles à atteindre par les organismes d’aide en raison des affrontements.