Les tensions commerciales et géopolitiques entre les États-Unis, la Russie, la Chine et d’autres partenaires mondiaux continuent de s’intensifier, affectant divers secteurs économiques. Donald Trump, ancien président des États-Unis, a récemment annoncé l’imposition de droits de douane de 25 % à l’encontre de l’Inde, accusant New Delhi d’importer massivement ses équipements militaires russes et d’être le plus grand acheteur d’énergie russe. Sur son réseau Truth Social, l’ancien chef d’État a aussi critiqué le niveau élevé des droits de douane indiens, allant jusqu’à évoquer un accord commercial en suspens, malgré des négociations en cours depuis plusieurs mois. La question demeure quant à l’ouverture du marché indien aux produits agricoles américains, un point de friction qui complique la finalisation d’un éventuel accord, car New Delhi s’inquiète de la menace que représenterait l’importation de blé, maïs, riz ou soja pour ses agriculteurs locaux, principaux gagne-pains du secteur.
Une escalade qui mobilise les secteurs agricoles et industriels
Ce conflit commercial ne se limite pas aux relations diplomatiques: il s’étend également à des industries emblématiques telles que celle du cuir d’autruche en Afrique du Sud, où les sanctions américaines ont un impact direct. En effet, l’Afrique du Sud, principal exportateur de cuir d’autruche avec une production concentrée autour d’Oudtshoorn, voit ses exportations vers les États-Unis menacées par un taux de droits de douane de 30% imposé récemment dans le cadre de la politique protectionniste de Donald Trump. Les marques de bottes de cow-boy, fameuses dans le monde entier, comme Lucchese ou Justin, dépendantes de ce matériau pour fabriquer leurs produits emblématiques, envisagent déjà une réduction de leur production ou des hausses de prix pour absorber cette nouvelle charge tarifaire.
Les élevages sud-africains, qui ont fait de Oudtshoorn la capitale mondiale du cuir d’autruche, craignent un recul de leur activité. Le climat désertique de la région et la niche économique qu’elle représente expliquent la pérennité de cette industrie depuis plus de deux cents ans. Toutefois, la hausse des tarifs risque de rendre le cuir d’autruche moins compétitif sur le marché américain, qui constitue une part importante de leur clientèle. Le directeur général de Cape Karoo International (CKI), François de Wet, souligne que malgré une exportation accrue de cuir vers les États-Unis ces derniers mois pour compenser ces taxes, un recul durable pourrait à terme mettre en péril cette filière. La région, où moins de 400 mm de précipitations annuelles limiteront toujours la diversification agricole, reste dépendante de cette activité spécifique.
Les enjeux internationaux et les répercussions économiques
Ce relai de tensions commerciales reflète le contexte mondial marqué par le protectionnisme et par une volonté de certains États de privilégier la production locale. La politique de Donald Trump, visant à rapatrier la fabrication de produits comme les bottes de cowboy, pourrait aussi entraîner des effets durables sur l’ensemble des chaînes d’approvisionnement internationales. Malgré cette situation, des acteurs tels que Rios of Mercedes et Lucchese déclarent continuer à fabriquer leurs produits avec des matériaux importés, tout en ajustant leurs stratégies afin d’atténuer l’impact des nouvelles taxes.
Les relations entre Washington et Nairobi, ainsi que la grande rivalité avec Pékin, illustrent également la complexité de la scène géopolitique, où chaque mouvement tarifaire ou réglementaire influence de nombreux secteurs, de l’agriculture à l’industrie du luxe, dans un contexte de guerre économique mondiale.