À l’occasion de la Journée mondiale de la contraception ce vendredi 26 septembre, cet article fait le point sur les avancées de la contraception masculine et les perspectives pour l’avenir. La Haute autorité de Santé (HAS) reconnaît trois méthodes chez l’homme: le préservatif masculin, la vasectomie et le retrait. Dans ce contexte, les recherches explorent des solutions fiables et peu contraignantes, au-delà des approches existantes.
Contraception masculine: progrès et promesse de YCT-529
Plusieurs recherches visent à proposer une pilule masculine non hormonale. Le laboratoire YourChoice Therapeutics annonce YCT-529, un antagoniste du récepteur α de l’acide rétinoïque (RAR-α). Selon les spécialistes, l’objectif est de bloquer la spermatogénèse sans effets hormonaux majeurs. La pilule s’était montrée efficace chez les animaux; l’efficacité a été estimée à 99 % chez la souris, avec un retour total de fertilité après l’arrêt du traitement. Les résultats du premier essai clinique de phase 1 ont été publiés le 22 juillet 2025 dans Communications Medicine et impliquaient 16 volontaires. La prise de YCT-529 n’a eu aucun effet sur la fréquence cardiaque, les hormones, la globuline liant les hormones sexuelles (SSH), les biomarqueurs inflammatoires, le désir sexuel ou l’humeur. D’autres tests, de plus grande ampleur, doivent encore être menés pour une mise sur le marché d’ici plusieurs années.
Autres pistes et cadre en France
En France, la HAS reconnaît trois méthodes principales d’utilisation masculine: le préservatif, la vasectomie et le retrait. Le recours à ces méthodes demeure soumis à des taux d’échec et des contraintes liées à l’observance et au choix personnel. « Chez les couples qui choisissent cette méthode, compte tenu de son taux élevé d’échec, l’éventualité d’une grossesse non prévue doit être acceptable, sinon préférer une autre méthode », écrit la HAS.
Sensibilisés par les chiffres, les chercheurs rappellent que entre la moitié et deux tiers des grossesses non désirées surviennent malgré l’usage d’un contraceptif, et que l’efficacité dépend de l’observance. Il apparaît donc majeur de développer de nouvelles techniques fiables et peu contraignantes, notamment pour les hommes.
Parmi les pistes en développement, YCT-529 est au cœur du débat, mais d’autres options existent. La contraception hormonale masculine existe aussi, avec l’injection intramusculaire hebdomadaire d’énanthate de testostérone; toutefois l’efficacité jugée insuffisante et les lourds effets secondaires freinent son adoption. Toujours dans le domaine hormonal, le gel transcutané de testostérone couplé à un gel progestatif est en développement et pourrait prendre plusieurs années avant sa commercialisation.
Et la contraception thermique ?
« L’anneau en silicone permet de maintenir les testicules proches du corps. La chaleur corporelle met en sommeil la production de spermatozoïdes en suivant le protocole de la contraception masculine thermique », explique la société Theorem qui a développé le concept. Déjà mis sur le marché, l’ANSM a interdit sa vente en 2021, l’anneau ne disposant pas d’un marquage CE, seul élément permettant de garantir son efficacité et sa sécurité d’utilisation. Une démarche de certification est en cours.
Le slip chauffant, quant à lui, (qui en réalité remonte artificiellement les testicules plus près du corps), « doit être portés pendant 15 heures d’affilée chaque jour, ce qui implique également un spermogramme de contrôle tous les 3 mois, pendant 2 ans, puis tous les 6 mois ; des contre-indications existent comme des antécédents de varicocèle ou d’orchidopexie… », tempère l’Association française d’urologie.
Plusieurs enquêtes ont déjà montré que nombre d’hommes sont prêts à supporter la contraception dans le couple. Selon une étude menée en 2021 en France chez des hommes majeurs hétérosexuels, 73 % se déclarent favorables à l’adoption d’une méthode de contraception masculine innovante en tant que contraception principale : 64 % en faveur de l’occlusion réversible des canaux déférents, 22 % en faveur de la contraception hormonale masculine et 13 % en faveur de la contraception thermique.