Table of Contents
La ministre de l’éducation, Elisabeth Borne, a annoncé, dans un entretien publié le samedi 15 mars dans la soirée, un renforcement des contrôles et une remontée désormais *« systématique »* des faits de violences dans l’enseignement privé sous contrat, suite aux révélations concernant le collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram.
Une nouvelle approche face aux violences
Elisabeth Borne a déclaré qu’il était nécessaire d’*« organiser une remontée systématique des faits de violence, mieux recueillir la parole des élèves, et renforcer les contrôles dans l’enseignement privé sous contrat »*, précisant ses objectifs dans *La Tribune Dimanche*.
Le collège-lycée de Notre-Dame-de-Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques, fait l’objet d’une enquête massive concernant des violences, agressions sexuelles et viols. Plus d’une centaine de plaignants ont dénoncé des faits remontant jusqu’aux années 1950, s’étalant sur un demi-siècle.
60 inspecteurs supplémentaires déployés
Suite à ces révélations, des collectifs se forment à travers la France pour dénoncer les violences physiques et sexuelles dans d’autres établissements catholiques privés, ce qui entache la réputation d’un secteur accueillant 2 059 650 élèves dans 7 190 établissements.
Pour *« s’assurer que de telles violences ne puissent plus se reproduire »*, Elisabeth Borne a annoncé un renforcement des contrôles, qui étaient jusqu’ici *« peu nombreux »*. Elle a souligné que cela pouvait sembler *« paradoxal, puisque l’État les finance chaque année à hauteur de 10 milliards d’euros »*.
Une *« mission d’appui »* sera créée au sein de l’inspection générale, intervenant aux côtés des équipes académiques pour les situations les plus problématiques. Au total, *« 60 inspecteurs supplémentaires vont être déployés en 2025 et 2026 »*, et *« 40 % des établissements privés sous contrat seront inspectés dans les deux prochaines années, dont la moitié par des visites sur place »*.
Signalements obligatoires
Concernant les signalements, les établissements privés sous contrat devront mettre en place l’application *« Faits établissements »*, déjà utilisée dans le public. Cette application permettra de remonter les cas sensibles au rectorat, et les plus graves, au niveau national. Ces signalements *« seront rendus obligatoires »* par décret.
Les équipes académiques seront également alertées lorsqu’un message ou un appel au numéro 119 Enfance en danger *« fait état d’abus »* dans tous les établissements scolaires, qu’ils soient privés ou publics.
Contrôle de Notre-Dame-de-Bétharram
Pour la première fois en trois décennies, Notre-Dame-de-Bétharram sera inspecté par le rectorat de Bordeaux à partir de lundi. Interrogée sur un éventuel retrait de l’agrément de l’établissement, Elisabeth Borne a déclaré qu’elle prendra *« les mesures qui s’imposent »* selon les conclusions de l’inspection actuelle.