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COP30 : Lula cherche l’unité malgré les divisions sur les fossiles

by Sara
Brésil, États-Unis, Inde

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a appelé à une démonstration d’unité lors de la COP30 à Belém, au Brésil, alors que l’absence des États-Unis a souligné l’urgence d’une coopération renforcée pour faire face à la crise climatique. Lula et le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, ont rencontré plusieurs décideurs au sommet pour tenter de trouver un accord capable de rapprocher des positions divergentes. Malgré ces efforts, des désaccords profonds subsistent, notamment sur l’avenir des énergies fossiles et le financement climatique.

Tentative d’unité au sommet

Lors d’une conférence de presse, Lula a plaidé pour une approche consensuelle et non contraignante, déclarant que les pays doivent tracer une « feuille de route » commune sans imposer de délais stricts à chacun. Il a insisté sur le fait que chaque État doit pouvoir décider de ses actions « dans son temps, selon ses possibilités ». Cette posture vise à rassembler des nations aux priorités et capacités très différentes.

Aux côtés d’António Guterres, Lula a tenté de créer un espace de dialogue entre pays développés, émergents et en développement, dans l’espoir d’aboutir à des engagements pragmatiques et réalistes. Ces efforts s’inscrivent dans une volonté de rapprocher les points de vue des pays non occidentaux et des acteurs traditionnels de la diplomatie climatique.

Énergies fossiles et finance climatique : les points de blocage

Les débats se cristallisent sur deux enjeux majeurs : la réduction rapide des combustibles fossiles et le financement des transitions pour les pays les plus vulnérables. Des scientifiques mettent en garde contre les conséquences catastrophiques d’une transition tardive hors des énergies fossiles, qui accroîtrait la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes.

Parmi les préoccupations figurent :

  • La difficulté à définir des échéances communes acceptables pour réduire l’usage des énergies fossiles.
  • Le besoin de financements massifs et accessibles pour permettre aux pays pauvres d’adopter des technologies propres.
  • Les inégalités historiques de responsabilité en matière d’émissions et la demande de transfert de technologies concertées.

Une lettre signée par sept scientifiques conseillant la présidence de la COP30 a rappelé que « une feuille de route n’est pas un atelier ou une réunion ministérielle » mais « un plan de travail réel » indiquant comment passer de la situation actuelle à celle requise pour limiter le réchauffement.

Absence des États-Unis et hésitations internationales

La décision des États-Unis de ne pas assister au sommet a pesé lourdement sur l’ambiance des négociations, amplifiant les doutes sur l’ambition collective. D’autres grandes puissances se sont également montrées réticentes à s’engager sur des objectifs contraignants, rendant l’élaboration d’un accord ambitieux plus complexe.

Des pays émergents, comme l’Inde, critiquent le manque d’initiative des nations riches — responsables d’une large part des émissions cumulées — et réclament une réduction des obstacles à l’accès aux technologies renouvelables. Le ministre de l’Environnement indien, Bhupender Yadav, a notamment déclaré que « le changement climatique n’est plus une manifestation lointaine, il est réel et imminent », tout en proposant que New Delhi présente son plan climatique en décembre plutôt que d’ici la fin du sommet.

Voix de la société civile et mobilisations

La COP30 s’est tenue dans un contexte de forte mobilisation citoyenne et d’actions publiques visant à maintenir la pression sur les dirigeants. Des manifestations et des interventions d’acteurs autochtones et d’ONG ont souligné l’urgence d’actions concrètes et justes.

Parmi les événements et reportages récents, on peut consulter :

  • Thousands march for climate action outside COP30 summit in Brazil
  • Indigenous activists storm COP30 climate summit in Brazil, demanding action
  • World’s ‘fossil fuel obsession’ threatens billions of lives: Amnesty

Exigence d’une feuille de route opérationnelle

Les scientifiques et plusieurs délégations appellent à transformer les intentions en mesures concrètes. Ils réclament une feuille de route qui précise les étapes, les moyens financiers et les calendriers adaptables, afin d’éviter que les discussions n’en restent au stade symbolique.

Pour que la COP30 soit perçue comme un succès, les négociateurs devront réduire l’écart entre ambition et faisabilité en proposant des mécanismes de soutien financier et de transfert technologique robustes. La capacité de la présidence brésilienne et du groupe de nations à orchestrer un compromis déterminera en grande partie l’issue des négociations.

À suivre à Belém

La suite des pourparlers à Belém sera donc cruciale pour évaluer la possibilité d’un accord susceptible d’engager les pays vers des réductions d’émissions substantielles. Lula, en plaidant pour l’unité, cherche à rassembler des positionnements hétérogènes autour d’une feuille de route commune, mais le succès dépendra de la volonté des grandes puissances et des mécanismes de financement proposés.

Les décisions prises — ou reportées — à la COP30 auront des répercussions directes sur la trajectoire climatique mondiale et sur la protection des populations les plus exposées aux impacts du changement climatique.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/11/20/brazils-lula-faces-obstacles-in-push-for-agreement-at-climate-summit

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