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Corée du Sud : Projet d’impeachment contre le président Yun

by Sara
Corée du Sud

Corée du Sud : Projet d’impeachment contre le président Yun

Les partis d’opposition en Corée du Sud se dirigent vers la proposition d’une loi de destitution du président Yun Suk Yeol, qui sera votée lors de l’assemblée nationale (parlement) samedi prochain, suite à sa tentative infructueuse d’imposer l’état d’urgence dans le pays. Par ailleurs, le président a accepté la démission du ministre de la Défense Kim Yong Hyun.

Proposition de destitution

Selon l’agence de presse Yonhap, le parti démocrate, le plus grand parti d’opposition, « demande un vote samedi sur la proposition de destitution de Yun ». Le principal parti d’opposition, ainsi que d’autres partis mineurs, ont soumis une proposition conjointe de destitution du président après son annonce d’état d’urgence la veille. Cette mesure a duré environ six heures, le parlement ayant rapidement voté pour annuler la décision du président, obligeant son cabinet à lever l’état d’urgence avant l’aube de mercredi.

Suite à la soumission de cette proposition, un vote sur la mise en accusation du président doit être effectué dans un délai de 24 à 72 heures. Les partis d’opposition ont besoin d’une majorité des deux tiers pour faire passer la loi. Si celle-ci est adoptée, la cour constitutionnelle devra décider d’approuver ou non la proposition, un processus qui pourrait prendre environ 180 jours.

Le parti démocrate, qui a une majorité au parlement, a besoin du soutien d’au moins 8 députés du parti de la Force populaire (le parti au pouvoir) pour faire passer la loi.

Réactions politiques

Le député du parti démocrate, Kim Seong Won, a déclaré lors d’une session parlementaire tenue dans les premières heures de jeudi que l’annonce d’état d’urgence par le président Yun Suk Yeol a provoqué une grande confusion et peur parmi la population. De son côté, le leader du parti au pouvoir, Han Dong-hoon, s’est engagé jeudi à contrer les efforts de l’opposition pour destituer le président, déclarant aux membres de son parti lors d’une réunion diffusée en direct : « Nous allons nous efforcer d’empêcher l’adoption de cette proposition de destitution ».

Opposition du parti au pouvoir

Le président du groupe parlementaire du parti au pouvoir, Cho Kyung-ho, a également annoncé jeudi que tous les membres de son groupe voteraient contre la loi proposée par l’opposition visant à destituer le président. Lors d’une réunion du parti, il a affirmé que « tous les députés du parti de la Force populaire, qui compte 108 membres, resteront unis pour rejeter la destitution du président ». L’opposition doit donc obtenir les votes de 8 députés du parti au pouvoir pour que la loi soit adoptée.

Contexte et développement

Si le parlement adopte la loi de mise en accusation du président et que celle-ci est confirmée par la cour constitutionnelle, Yun deviendra le deuxième président sud-coréen à faire face à de telles procédures, après les manifestations massives à la bougie contre la scandal de corruption qui ont conduit à la destitution de l’ancienne présidente Park Geun-hye en 2017.

L’annonce de l’état d’urgence par Yun, faite tard dans la nuit de mardi, visait à interdire les activités politiques et à imposer une censure sur les médias en Corée du Sud. Cette décision a suscité une grande agitation parmi les ministres de Yun et a entraîné six heures de chaos politique. Des partisans de l’opposition ont organisé mercredi soir une veillée aux bougies au centre de Séoul pour demander la démission de Yun.

Manifestation contre le président Yun

Changement ministériel

Dans le même temps, le bureau du président à Séoul a annoncé jeudi que le ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, a démissionné, démission acceptée par le président Yun Suk Yeol, qui a nommé à sa place Choi Byung-hyuk, ancien ambassadeur de la Corée du Sud en Arabie Saoudite. Cette décision a été prise le jour suivant la tentative du président d’imposer l’état d’urgence, qui a été rapidement annulée par le parlement.

Le bureau de Yun a confirmé la nomination de Choi, un ancien général de l’armée, à ce poste.

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