Table of Contents
La scène politique en Côte d’Ivoire connaît une montée significative des tensions après l’arrestation de plusieurs cadres du parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, le Parti du Peuple Africain – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Ces événements font suite à des affrontements violents survenus dans le quartier de Youpogon, à l’ouest d’Abidjan, dans la nuit du vendredi 1er août 2025.
D’après le procureur, des individus armés de couteaux et d’armes à feu ont attaqué un bus du transport public SOTRA, qu’ils ont incendié. Une voiture de police a également été prise pour cible, causant des blessures parmi les agents de l’ordre. Les forces de sécurité ont pu interpeller deux suspects sur les lieux des incidents.
Suite à ces faits, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, a annoncé la détention de onze personnes, dont six cadres du parti de Gbagbo. Il a insisté sur le fait que ces arrestations respectent strictement la loi, affirmant qu’aucune arrestation arbitraire n’est tolérée dans le pays.
L’opposition dénonce des arrestations arbitraires
Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a condamné ce qu’il qualifie de « campagne répressive illégale » visant à empêcher la tenue d’une marche commune prévue pour le 9 août, organisée conjointement avec le Parti du Mouvement Démocratique de Côte d’Ivoire (PMDCI).
Lors d’une conférence de presse, il a affirmé :
- « Nous démentons fermement que les auteurs de ces actes soient issus de nos rangs. À ce jour, aucun élément ne les relie à notre parti. »
- « Les autorités ont envoyé des agents en civil pour arrêter des cadres chez eux, dans des conditions opaques et sans respecter les procédures légales. »
Une vidéo officielle qui suscite la controverse
Le soir même, la télévision nationale a diffusé un enregistrement d’un homme se présentant comme membre des services de sécurité du PPA-CI. Il reconnaît sa participation aux actes de violence et affirme avoir agi au nom du parti, accompagné d’une quinzaine de personnes.
Cette vidéo a provoqué un large débat. Le PPA-CI l’a qualifiée de tentative de « salir l’image du parti et de justifier les arrestations ».
Par ailleurs, le parti d’opposition dirigé par Tejan Tiémoko a récemment protesté contre l’arrestation de six jeunes cadres dans des circonstances qu’il juge « obscures et inquiétantes », témoignant de l’aggravation des tensions politiques dans le pays.
Les inquiétudes avant les élections présidentielles
Ces incidents surviennent à seulement trois mois des élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Le climat politique reste marqué par des mises en garde contre la politisation du système judiciaire et l’utilisation des institutions étatiques à des fins électorales.
Dans un communiqué, le PPA-CI a réaffirmé son engagement en faveur d’un « combat pacifique et la défense des libertés par tous les moyens légaux ». Ce contexte tendu illustre la fragilité de la démocratie ivoirienne à l’approche d’un scrutin déterminant.
Carte de la Côte d’Ivoire (Al Jazeera)