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La magistrature italienne traverse une période de tensions et de divisions marquées par des décisions cruciales à venir. Alors que la séparation des carrières est imminente et qu’un mouvement de grève a déjà été annoncé, la situation appelle à une direction forte et unifiée. Cependant, les dirigeants de l’**Association nationale des magistrats** (ANM) semblent s’apprêter à commencer leur mandat avec une fracture visible.
Réunion du nouveau Comité directeur central
Ce samedi, le nouveau **Comité directeur central** se réunira pour la première fois. Ce parlement, élu fin janvier, aura pour tâche de désigner sa nouvelle équipe de direction, notamment le président qui sera le principal porte-parole de la magistrature italienne pour les quatre prochaines années, succédant à **Giuseppe Santalucia**. Traditionnellement, la majorité relative, dans ce cas représentée par les conservateurs de **Magistrature indépendante** (Mi), est chargée de proposer un candidat.
Candidat controversé : Antonio D’Amato
Les conservateurs souhaitent promouvoir un candidat très controversé : **Antonio D’Amato**, 64 ans, actuel procureur de Messine et ancien membre du **Conseil supérieur de la magistrature**. D’Amato, figure historique de Mi, a également occupé des postes au sein du ministère de la Justice sous les gouvernements Berlusconi. Sa nomination est perçue par de nombreux magistrats comme inappropriée pour représenter une magistrature renouvelée, surtout dans un contexte de tension avec l’exécutif et à l’approche d’un **référendum** sur la réforme constitutionnelle.
Réactions au sein de l’ANM
À l’approche du vote, les autres groupes au sein de l’ANM semblent peu enclins à soutenir une direction présidée par D’Amato. Les groupes progressistes tels que **Area**, la gauche de **Magistrature démocratique**, ainsi que les modérés de **UniCost** s’opposent à sa nomination. Seuls les “anti-corrents” du groupe **Articolo 101** indiquent qu’ils souhaitent d’abord entendre les lignes programmatique. Pour être élu, un candidat doit obtenir la majorité absolue, soit au moins **19 voix**. Ainsi, avec Mi qui compte 11 voix et les 101 seulement 2, un blocage semble inévitable.
Un projet de présidence contesté
La candidature de D’Amato semble donc vouée à l’échec. En effet, il a terminé deuxième dans les préférences de vote, le candidat le plus populaire au sein de Mi étant le juge palermitain **Giuseppe Tango**, 43 ans, qui présente un profil moins politisé et plus frais, et pourrait trouver un soutien plus large. Les spéculations vont bon train quant à la raison pour laquelle D’Amato est proposé, certains suggérant que cela pourrait être une manœuvre pour le faire rejeter dans le cadre d’une réorganisation interne avant l’élection de Tango. D’autres avancent que Mi pourrait également envisager un autre candidat, **Chiara Salvatori**, juge au tribunal de Rome.
Une direction divisée à un moment critique
Quoi qu’il en soit, le premier acte du nouveau Comité directeur sera marqué par des divisions, une situation peu souhaitable pour la magistrature en ce moment crucial. De plus, il n’y a pas le temps d’engager de longues négociations : la nouvelle direction doit être élue rapidement afin de préparer la **grève** contre la réforme, prévue pour le 27 février.