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Le système carcéral français atteint un record alarmant avec près de 85 000 détenus au 1er juillet 2025, une hausse significative qui met en lumière les profondes problématiques de surpopulation et de vétusté des établissements. Selon les dernières données du ministère de la Justice, le nombre exact de détenus s’élève à 84 951, dépassant largement le nombre de places opérationnelles estimées à 62 509, ce qui entraîne une densité carcérale globale de 135,9 %, selon un rapport officiel.
Une surpopulation galopante et ses conséquences
La surpopulation carcérale ne cesse de s’aggraver, avec une progression de 6 442 détenus en un an, soit une augmentation de plus de 8 %. Dans de nombreux établissements, cette situation devient insoutenable, avec des taux de remplissage dépassant parfois 200 %, notamment dans 29 quartiers ou établissements spécifiques. La densité atteint 167 % dans les maisons d’arrêt, où sont détenus notamment les prévenus, en attente de jugement, et les condamnés à de courtes peines. Parmi ces détenus, 22 822 sont des prévenus, ce qui représente plus d’un quart de l’effectif total.
En outre, le nombre total de personnes sous écrou, qui inclut aussi celles sous bracelet électronique ou dans des placements à l’extérieur, atteint 103 499 à la même période, soulignant la pression constante sur le système pénitentiaire.
Des bâtiments vétustes et une situation critique
Ce phénomène s’accompagne d’un délabrement structurel inquiétant. De nombreux établissements souffrent de vétusté, ce qui se traduit notamment par des conditions difficiles lors des périodes de fortes chaleurs. La question de l’insuffisance des infrastructures rejoint celles de leur ancienneté, créant un environnement peu sécuritaire pour les détenus et le personnel pénitentiaire.
Une position préoccupante en Europe
Sur le plan européen, la France se place parmi les mauvais élèves en matière de surpopulation carcérale, se classant en troisième position derrière la Slovénie et Chypre selon une étude du Conseil de l’Europe publiée en juillet 2025. Cette situation alimente un débat national sur la nécessité de réformes structurelles pour alléger le système et améliorer les conditions d’incarcération.