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Le cheikh Samih Youssef Al-Richi, figure éminente de la communauté druze unifiée musulmane de Soueïda, alerte sur la gravité de la situation actuelle dans la région, soulignant le refus catégorique de toute agression contre sa communauté et affirmant l’attachement des Druzes à l’unité de la Syrie, face aux risques de division et de conflit.
Une région sous pression et des jeunes engagés
Dans un entretien téléphonique accordé à Sky News Arabia, le cheikh Al-Richi a déclaré que Soueïda est actuellement assiégée. « Nous n’acceptons aucune atteinte contre nous, comme nous ne portons pas atteinte à autrui. Nous sommes musulmans », a-t-il affirmé.
Il a aussi décrit une situation « anormale » particulièrement dans la localité de Sahnya, où une forte présence de jeunes de Soueïda persiste malgré les tentatives de couper la route entre Damas et Sahnya.
« Nous ne voulons qu’être comme le reste du peuple syrien. Nous sommes Syriens, et c’est ce qui se passe », a ajouté le cheikh, tout en critiquant la faiblesse du leadership actuel. Selon lui, un président légitime est un pilier pour tous les Syriens, sans prendre parti.
Une Syrie face à un plan de division internationale
Le cheikh Al-Richi a dénoncé ce qu’il perçoit comme un plan international de division de la Syrie, soulignant que la Turquie contrôle le nord syrien, les États-Unis l’est, tandis qu’Israël domine le sud. « Nous n’avons jamais divisé la Syrie et ne voulons pas de tutelle sur notre peuple », a-t-il insisté.
Il a rappelé le rôle historique de la communauté druze ayant combattu le colonialisme français jusqu’à l’indépendance, évoquant les célébrations du 17 avril, journée du retrait des troupes françaises.
Le cheikh a mis en garde contre les tentatives continues de semer la discorde et a prévenu que, après les zones actuellement visées, les chrétiens pourraient être la prochaine cible des violences.
Il a insisté sur la nécessité d’un leadership inclusif capable de rassembler toutes les composantes de la société syrienne.
Appel à l’unité et mise en garde contre les menaces
Réagissant aux déclarations de Walid Joumblatt, ancien dirigeant du Parti socialiste progressiste, qui prône l’unité syrienne et le rejet du sectarisme pour protéger les intérêts du peuple syrien contre Israël, le cheikh Al-Richi a déclaré : « L’unité est possible si la volonté existe ». Il a ajouté que « les sages sont capables de nous sortir de cette crise difficile ».
Il a averti que la poursuite de la situation actuelle pourrait pousser la communauté druze à rechercher une protection alternative. « Nous ne souhaitons pas être sous la tutelle israélienne, mais si le danger persiste, il n’y aura pas d’autre choix », a-t-il déclaré.
Le cheikh a exprimé des doutes sur les véritables instigateurs des tensions, suggérant qu’ »Israël pourrait être derrière cette discorde », et a critiqué certaines autorités pour leur négligence face aux souffrances des habitants de Soueïda, ce qui a incité certains à contacter leurs proches en Jordanie et en Israël pour obtenir du soutien.
Situation des déplacés et relations avec la direction syrienne
Sur la situation des déplacés, le cheikh a indiqué la présence de centaines de personnes regroupées dans différents lieux, avec une arrivée notable à Sahnya.
Interrogé sur la position des autorités syriennes, il a répondu : « Quand ma vie est en danger et que ma direction ne me protège pas, cela signifie qu’elle ne se soucie pas de moi ». Malgré cela, il a souligné la disposition du peuple syrien, dans sa diversité, à la réconciliation et à la cohabitation pacifique.
Pour conclure son intervention, Samih Youssef Al-Richi a réaffirmé son identité nationale : « Je suis fils de Deir ez-Zor, Homs, Alep, Damas, Deraa et Qamishli. Je suis Syrien, mais ils ne veulent pas de nous ».