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Crise humanitaire à Gaza : pénurie de médicaments et accumulation de déchets
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur une situation critique à Gaza où les stocks de médicaments sont presque épuisés. Seize camions de l’OMS attendent actuellement l’autorisation d’entrer dans le territoire assiégé pour acheminer ces fournitures médicales indispensables.
Parallèlement, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) met en garde contre l’accumulation massive de déchets dans la bande de Gaza, qui favorise la propagation des maladies.
Situation alarmante selon le directeur général de l’OMS
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré sur la plateforme X vendredi soir que Gaza traverse une période « difficile et sombre ». Il a souligné l’épuisement des stocks alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la région, bien que des provisions suffisantes pour nourrir un million de personnes soient disponibles dans les corridors humanitaires mais n’atteignent pas les populations dans le besoin.
Le PAM a confirmé vendredi que ses réserves alimentaires à Gaza sont désormais « totalement épuisées » après sept semaines sans entrée d’aide en raison de la fermeture israélienne des points de passage, ce qui constitue « la plus longue fermeture jamais enregistrée dans la bande de Gaza ». Cette situation aggrave la fragilité des marchés locaux et des systèmes alimentaires.
Plus de 116 000 tonnes métriques d’aide alimentaire sont prêtes à être acheminées vers Gaza dès que les passages seront rouverts, selon le PAM.
Urgence médicale et nécessité de lever le blocus
Tedros Ghebreyesus a insisté sur le fait que la pénurie ne concerne pas uniquement la nourriture, mais aussi les fournitures médicales. Il a rappelé que seize camions de l’OMS attendent d’entrer pour livrer des médicaments essentiels.
Il a appelé à la levée immédiate du blocus imposé aux aides humanitaires, soulignant que ces ressources sont vitales pour sauver des vies.
Accumulation des déchets et risques sanitaires
De son côté, l’UNRWA a indiqué samedi que la guerre à Gaza provoque une accumulation importante des déchets solides, ce qui favorise la diffusion des maladies infectieuses.
L’agence continue, dans la mesure du possible, à assurer la collecte et le transport des déchets. Ses équipes ont récemment nettoyé 150 points d’évacuation des eaux usées, desservant plus de 23 000 déplacés internes.
Elle insiste sur la nécessité de lever le blocus et de renouer avec un cessez-le-feu immédiat.
Impact sur la nutrition des enfants et politique de privation
Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, a révélé une augmentation de 80 % en mars du nombre d’enfants souffrant de malnutrition à Gaza.
Dans une interview à Al Jazeera, il a dénoncé la politique israélienne de privation alimentaire, qui, selon lui, viole le droit international en utilisant la vie des civils comme levier dans les négociations.
Contexte humanitaire et politique
La bande de Gaza, peuplée d’environ 2,2 millions d’habitants, dépend presque entièrement de l’aide humanitaire, qui est complètement interrompue depuis le 2 mars. Cette date coïncide avec la fermeture par Israël des points de passage de Kerem Shalom, Zikim et Beit Hanoun, suite à la reprise de ses opérations militaires.
Le 18 mars, Israël a renié l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers en vigueur depuis le 19 janvier, relançant ainsi une offensive meurtrière malgré le respect de cet accord par le Hamas.
Depuis le 7 octobre 2023, avec le soutien total des États-Unis, Israël mène une campagne qualifiée de génocide contre Gaza, ayant fait plus de 168 000 morts et blessés parmi les Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ainsi que plus de 11 000 disparus.