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Crise humanitaire au Soudan : l’alerte de l’Union africaine
La guerre civile au Soudan a créé la « pire crise humanitaire au monde », a averti l’Union africaine. Le conflit entre le gouvernement militaire soudanais et les Forces de soutien rapide (RSF) entrave la distribution d’aide à une population souffrant d’attaques et de la menace de famine, ont déclaré des responsables mardi lors d’un panel sur la crise.
La guerre « a entravé l’accès à l’aide humanitaire, entraîné des pénuries alimentaires et aggravé la faim », a déclaré Mohamed Ibn Chambas, président du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Soudan (HLP-Soudan), sur X. « Les enfants et les femmes sont continuellement abusés, et les personnes âgées et malades manquent d’assistance médicale », a-t-il poursuivi. « C’est la pire crise humanitaire au monde. »
Ce constat fait écho à des déclarations similaires d’agences d’aide internationales, y compris les Nations Unies.
Attaques sur les écoles et les enfants soldats
La guerre au Soudan a éclaté en avril 2023 et a déplacé environ 12 millions de personnes. Les responsables de l’UA ont averti que des centaines de milliers d’enfants sont désormais malnutris. Wilson Almeida Adao, un haut responsable de l’UA pour le bien-être des enfants, a déclaré dans une déclaration séparée que les admissions à l’hôpital pour malnutrition avaient augmenté de 44 % en 2024, avec plus de 431 000 enfants recevant un traitement.
“Nous recevons des rapports de graves violations, y compris des attaques contre des écoles et des hôpitaux, le recrutement forcé d’enfants soldats et le refus d’accès humanitaire”, a-t-il ajouté.
Un soldat soudanais sur un véhicule après la reprise par l’armée d’une raffinerie de pétrole à Khartoum Nord.
Contrôle et entraves à l’aide humanitaire
L’armée soudanaise contrôle l’est et le nord du pays, tandis que les RSF détiennent la plupart de la région du Darfour, où l’ONU a accusé lundi ces derniers de bloquer l’aide. « Les restrictions persistantes et les obstacles bureaucratiques » imposés par l’agence humanitaire des RSF « empêchent l’assistance vitale d’atteindre ceux qui en ont désespérément besoin », a déclaré Clementine Nkweta-Salami, coordinatrice résidente et humanitaire de l’ONU au Soudan.
Chambas a déclaré que « seul un dialogue politique inter-soudanais, et non l’option militaire, peut mettre fin à cette guerre », suggérant que « l’ingérence extérieure a également contribué à la durée de ce conflit ».
Engagement de l’Union africaine
“Nous nous engageons et continuerons à engager toutes les parties soudanaises, y compris les civils et les acteurs politiques, dans une solution globale de la crise et un dialogue politique complet pour restaurer la démocratie constitutionnelle au Soudan”, a déclaré l’ambassadeur Bankole Adeoye, commissaire de l’UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité.
Dimanche, le gouvernement militaire soudanais, qui a poussé les RSF à reculer ces dernières semaines, a dévoilé ce qu’il a appelé une « feuille de route pour un gouvernement de transition post-conflit ».