Table of Contents
La situation critique dans les centres de rétention pour migrants aux États-Unis, dénoncée par HRW
Un rapport alarmant publié par Human Rights Watch (HRW) dévoile les conditions dégradantes et déshumanisantes auxquelles sont confrontés des milliers de migrants dans plusieurs centres de rétention en Floride. Ces révélations relèvent la gravité des pratiques abusives en vigueur et suscitent une vive controverse sur la gestion des migrants dans le pays.
Les témoignages recueillis par HRW décrivent des conditions particulièrement inhumaines : cellules surpeuplées, températures glaciales, absence d’hygiène et privations de soins médicaux essentiels. Une femme relate avoir été enfermée pendant des jours avec d’autres femmes dans une cellule couverte d’excréments, sans lit ni intimité. Un homme dénonce avoir été contraint de manger avec les mains menottées dans le dos, comme un animal. Plusieurs migrants évoquent également des températures volontairement glaciales pour les empêcher de dormir.
Des conditions sanitaires et médicales catastrophiques
Le rapport souligne aussi le manque flagrant de soins médicaux. Une femme souffrant de calculs rénaux a été laissée vomir et perdre conscience pendant plusieurs jours, avant une intervention d’urgence. HRW affirme que ces manquements auraient pu entraîner deux décès dans les centres concernés. Certains détenus ont été privés de traitements pour des maladies chroniques telles que le diabète ou l’asthme, aggravant leur état de santé et leur vulnérabilité.
Une autre victime raconte avoir été placée à l’isolement ou isolée pendant deux semaines, en réponse à ses demandes d’aide ou ses pleurs, renforçant le sentiment d’oubli et de rejet au sein de ces infrastructures.
Un renforcement des politiques migratoires coûte que coûte
Ce rapport intervient dans un contexte où la politique migratoire des États-Unis, sous l’ère Trump notamment, s’est durcie, avec des investissements massifs dans la fermeture des frontières et l’accroissement des centres de détention. À lui seul, le récent budget américain prévoit 45 milliards de dollars pour la création de 100 000 nouvelles places en centres de rétention.
Selon HRW, la moyenne quotidienne des migrants détenus dans ces centres a explosé, atteignant plus de 56 000 en début 2025, contre 37 500 en 2024. La majorité d’entre eux, près de 72 %, n’ont pas de casier judiciaire, ce qui souligne l’aspect massif et préventif de ces opérations d’arrestation.
Une gestion controversée et contestée
Lors d’une visite au centre de rétention en Floride début juillet, Donald Trump a ridiculisé la localisation de cette prison qu’il a surnommée « l’Alcatraz des alligators », en plaisantant sur les dangers en cas d’évasion et la présence de faune sauvage dans l’environnement hostile des marécages.

Ce contexte de contrôle renforcé, accompagné de pratiques souvent dénoncées comme violentes et humiliantes, alimente un débat national sur la légitimité et l’efficacité de ces politiques de rétention. Alors que les ONG pointent du doigt la violation des normes internationales en matière de droits humains, la question reste ouverte sur la volonté politique de réformer ces pratiques.