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Crise politique en Corée du Sud : Opposition demande destitution du président

by Sara
Corée du Sud

Crise politique en Corée du Sud : Opposition demande destitution du président

Les dernières heures ont vu une escalade de la crise politique en Corée du Sud, suite à l’annonce du président Yoon Suk-yeol de l’instauration d’un état d’urgence pour quelques heures avant de faire marche arrière face au rejet du parlement. Cette décision a déclenché une crise interne et suscité des inquiétudes internationales.

Menaces de destitution par l’opposition

Dans les développements récents, l’opposition sud-coréenne a menacé de destituer le président Yoon s’il ne démissionnait pas. Le principal parti d’opposition, qui détient la majorité parlementaire, a déclaré mercredi : « Si le président ne démissionne pas immédiatement, le Parti démocratique lancera immédiatement des procédures de destitution en réponse à la volonté du peuple. »

Plus tôt, le leader du Parti démocratique, Park Chan-dae, avait déclaré : « Même si l’état d’urgence est levé, il est impossible d’éviter les accusations de rébellion », ajoutant que « le président doit démissionner ».

Réactions au sein du gouvernement

Le chef du parti au pouvoir a qualifié la décision de Yoon d’instaurer l’état d’urgence de « tragique », appelant à « punir tous les responsables » de cette tentative infructueuse. Han Dong-hoon, leader du Parti de la force populaire, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Le président doit expliquer clairement cette situation tragique », insistant sur la nécessité de tenir tous les responsables pour compte.

Le plus grand syndicat du pays a également appelé à une grève générale illimitée jusqu’à la démission du président. Le syndicat coréen des travailleurs, qui compte 1,2 million de membres, a qualifié l’action du président de « décision irrationnelle et anti-démocratique », déclarant qu’il avait ainsi « signé son acte de décès politique ».

La démission en masse des conseillers

De plus, plusieurs conseillers de haut niveau du président Yoon ont démissionné collectivement mercredi après l’échec de sa tentative d’imposer l’état d’urgence, selon l’agence de presse Yonhap. L’agence a rapporté que des « conseillers clés » de Yoon, notamment le chef de son bureau, Jeong Jin-seok, ont proposé leur démission sans donner plus de détails.

Le fiasco de l’état d’urgence

Le président Yoon Suk-yeol a cédé à la pression de l’assemblée nationale, qui a voté pour lever l’état d’urgence qu’il avait imposé quelques heures plus tôt. Sa décision d’imposer cette mesure exceptionnelle, une première depuis plus de 40 ans, a provoqué les plus profondes perturbations de l’histoire démocratique moderne du pays.

Cette annonce choquante a eu lieu en pleine crise politique entre le président et l’opposition, centrée sur le budget national. Suite à cette décision, le parlement, dominé par l’opposition, a rapidement voté pour l’annuler. Environ 190 députés sur 300 ont voté à l’unanimité pour lever l’état d’urgence, bien que l’armée ait déclaré qu’elle n’exécuterait pas la décision sans ordre du président.

Réactions internationales

La Maison Blanche a exprimé son « soulagement » quant à la décision de Yoon de renoncer à l’état d’urgence. Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain a déclaré : « Nous sommes soulagés que le président Yoon ait respecté le vote de l’assemblée nationale coréenne pour mettre fin à cette situation exceptionnelle. »

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a également salué la levée de l’état d’urgence en Corée du Sud, appelant à résoudre les différends dans le pays « de manière pacifique ». La Corée du Sud, avec son système politique démocratique, est un allié clé des États-Unis en Asie, où des milliers de soldats américains sont stationnés.

Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a indiqué que son pays suivait la situation à Séoul « avec une grande et exceptionnelle inquiétude ». Il a également précisé qu’il n’avait pas connaissance d’informations faisant état de blessés parmi les citoyens japonais en Corée du Sud.

La Chine, alliée de la Corée du Nord, a quant à elle conseillé à ses citoyens en Corée du Sud de faire preuve de la plus grande prudence. Les inquiétudes ont été exprimées par de nombreux acteurs internationaux, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov affirmant que « la situation est préoccupante et que nous la suivons de près ».

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