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Le streameur Jeanpormanove, dont le vrai nom est Raphaël Graven, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi 18 août ; l’affaire soulève des questions autour du streaming, violences physiques, Jeanpormanove, France, Twitch, Kick et de la régulation des contenus en ligne. Retrouvé inanimé par des gendarmes à son domicile de Contes (Alpes-Maritimes) dans la matinée, il était connu pour ses lives de gaming et pour des contenus plus controversés diffusés sur la plateforme Kick.
streaming, violences physiques, Jeanpormanove, France, Twitch, Kick : enquête ouverte après un décès
Présent sur plusieurs plateformes, Raphaël Graven rassemblait une audience importante : près de 582 000 abonnés sur TikTok, environ 670 000 sur Twitch et environ 193 000 sur Kick. Il avait migré vers Kick pour ses lives de gaming et ses défis extrêmes, et avait cessé de publier sur TikTok fin septembre 2023. La plateforme Kick est réputée pour sa faible modération, ce qui a contribué à la diffusion de séquences litigieuses.
Violences filmées et humiliations en direct
Des enquêtes journalistiques et des séquences publiées sur les réseaux ont révélé que Jeanpormanove avait été la cible de multiples humiliations filmées en direct. Mediapart a documenté dès décembre dernier des épisodes de strangulation, de jets de peinture et de passages à tabac. Plusieurs vidéos montrent des violences commises par d’autres streameurs, notamment des pseudonymes cités comme « Naruto » et « Safine ».
Le streameur était aussi connu pour ses accès de colère ; des vidéos le montrent explose r de rage. Certaines images publiées sur des comptes liés à sa chaîne sur Kick montraient ces mises en scène et contribuaient à la viralité des contenus.
Dernier live et témoignages d’internautes
Lors de son dernier live, Jeanpormanove a été vu inanimé en présence de « Naruto » et « Safine ». « Naruto » a tenté de le réveiller, sans succès, selon les images et témoignages relayés en ligne. Certains internautes ont évoqué des épisodes qualifiés de « dix jours et nuits de torture », ainsi que des violences physiques « extrêmes », une « privation de sommeil » et de « l’ingurgitation de produits toxiques ». Les propos rapportés figurent dans des récits publiés par des témoins et internautes ; aucune conclusion judiciaire liant ces allégations au décès n’avait été rendue publique au moment des premiers comptes rendus.
Une vidéo remise en circulation montre « Naruto » lire un message envoyé par le défunt à sa mère quelques jours avant son décès. Dans ce message, Jeanpormanove disait être séquestré et exprimait sa volonté de partir, faisant part de son désarroi face à ce qu’il qualifiait de « jeu de mort ».
Procédure judiciaire et antécédents
Le parquet de Nice a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de la mort. Le rôle des personnes présentes lors du dernier direct demeure à établir. Fin 2024, les mêmes protagonistes avaient déjà fait l’objet d’une enquête à la suite des révélations de Mediapart. Ils avaient été visés par trois chefs d’accusation, dont « violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours ». Placés en garde à vue, ils avaient ensuite été relâchés.
À ce stade, aucun lien établi entre ces procédures antérieures et la mort de Raphaël Graven n’a été rendu public par les autorités.
Réapparition de vidéos et suppression de la chaîne
Depuis l’annonce du décès, plusieurs anciennes vidéos ont refait surface sur les réseaux sociaux, alimentant les interrogations et les débats autour des pratiques sur certaines plateformes de streaming. La chaîne Kick de Jeanpormanove a par ailleurs été supprimée ; le message affiché sur la page était : « Oups, quelque chose s’est mal passé. Nous ne trouvons pas la page que vous recherchez ».
Les éléments rassemblés par les enquêteurs et la justice détermineront si des poursuites supplémentaires seront engagées ; l’enquête en cours vise à préciser les circonstances exactes de la mort et le degré de responsabilité éventuel des personnes présentes lors du dernier direct.