Table of Contents
Une avancée majeure dans le domaine de la transfusion sanguine a été annoncée en juin 2025 par l’Établissement français du sang (EFS) : la découverte d’un tout nouveau groupe sanguin en France, nommé « Gwada négatif ». Cette révélation, fruit de près de 15 ans de recherches, représente la 48e classification de groupe sanguin identifiée à ce jour, soulignant la complexité et la richesse de la diversité génétique humaine.
Une découverte exceptionnelle, issue d’un cas unique
Le groupe sanguin « Gwada négatif » a été détecté chez une patiente guadeloupéenne lors d’un prélèvement effectué en 2011. Après plusieurs années d’analyse, l’équipe de chercheurs de l’EFS a pu caractériser ce nouveau système en 2019, et la révélation officielle a été faite lors du congrès mondial de la Société internationale de transfusion sanguine à Milan, en mai 2025. Selon Thierry Peyrard, biologiste médical à l’EFS, cette pathologie demeure rare : à ce jour, cette patiente est l’unique porteuse au monde.
Ce qui rend cette découverte cruciale, c’est que connaître l’existence de ce nouveau groupe permet désormais aux banques de sang et aux médecins de le rechercher parmi la population. Thierry Peyrard précise que « désormais qu’on connaît ce groupe rare, on a les moyens de le rechercher et d’espérer en identifier d’autres personnes compatibles ».
Les enjeux pour la transfusion et la recherche médicale
La compatibilité sanguine est vitale lors de transfusions. En effet, l’introduction de sang incompatible peut entraîner des réactions immunitaires sévères, allant du malaise à un décès, en passant par des complications graves. La connaissance de ce nouveau groupe pourrait également s’avérer déterminante pour les femmes enceintes dont le sang est rare, car la formation d’anticorps peut mettre en danger le futur enfant.
Au-delà de la transfusion, cette découverte ouvre des perspectives en recherche médicale, notamment dans la compréhension de certaines pathologies. Thierry Peyrard souligne que l’identification de nouveaux groupes sanguins contribue à mieux appréhender des troubles rhumatologiques, neurologiques ou cancérologiques, comme cela a été le cas pour deux frères et sœurs souffrant de troubles rhumatismaux et dont l’analyse du groupe sanguin a permis une meilleure compréhension de leur maladie.
Une population concernée et un potentiel de découvertes
En France, près d’un million de personnes peuvent présenter des groupes sanguins rares, définis comme ceux détectés chez moins de 4 personnes sur 1 000. La majorité d’entre elles ignorent qu’elles détiennent une telle rareté, souvent découverte fortuitement lors d’analyses approfondies grâce à l’analyse génétique. La recherche de nouveaux systèmes sanguins a connu un essor important ces dernières années, avec déjà une dizaine de découvertes depuis 12 ans, et un nouveau groupe pourrait encore l’être d’ici 2026.
Pour l’EFS, cette avancée témoigne des capacités grandissantes de la science à décrypter la complexité génétique humaine et à améliorer la prise en charge médicale à l’échelle mondiale.