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Au large de Ramatuelle, dans le Var, une découverte exceptionnelle a été réalisée à plus de 2 500 mètres de profondeur, lors d’une mission de la marine nationale. Cette épave, datant du XVIe siècle, constitue une des découvertes archéologiques sous-marines les plus profondes jamais enregistrées en eaux françaises, révélant un véritable trésor historique enfoui depuis plusieurs siècles.
Une découverte fortuite dans le cadre d’une stratégie de reconquête des fonds marins
Le 4 mars dernier, un drone sous-marin a détecté un écho étrange lors d’une plongée dans le cadre d’une initiative gouvernementale lancée en 2019 pour explorer et préserver les fonds marins. Le sonar a alors identifié une structure anormale, rapidement confirmée par des images de haute qualité capturées par un robot sous-marin. Ces images ont permis d’identifier une épave reposant dans un environnement dépourvu de tout signe de pillage, grâce à la profondeur qui a protégé le site de toute récupération indésirable.
Une épave du XVIe siècle aux trésors bien conservés
Les investigations menées par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) ont révélé que cette structure est celle d’un navire marchand du XVIe siècle, probablement italien, originaire de la Ligurie. La coque mesure environ 30 mètres de long sur 7 mètres de large. L’épave recèle de nombreux objets remarquablement conservés, notamment environ 200 pichets globulaires en faïence ornés de motifs variés, certains portant le monogramme IHS du Christ, ainsi qu’une centaine d’assiettes, deux chaudrons et six canons en fer. Parmi les autres artefacts figurent une ancre, des éléments de cargaison et divers ustensiles, témoins d’un commerce maritime actif à cette période.
Les céramiques, notamment celles identifiées comme venant de Ligurie, offrent des indices précieux sur l’origine du navire, qui semble avoir été en transit ou en escale dans la région lors de son naufrage. La cargaison repose encore intacte, malgré la pollution ambiante visible sur les images, notamment des déchets modernes comme des canettes ou des pots de yaourt qui polluent le site.
Protection, études et valorisation du site
Grâce à sa profonde localisation, cette épave a échappé au pillage et reste dans un état de conservation exceptionnel, permettant d’envisager diverses études approfondies. Le Drassm prévoit dans les prochains mois la réalisation d’un « jumeau numérique » en 3D pour analyser en détail la structure du navire. Des prélèvements seront également effectués en 2026 pour mieux comprendre la provenance de la cargaison et les causes du naufrage. Par ailleurs, la mise en place d’expositions et de campagnes de sensibilisation à la pollution marine sont également envisagées, afin de valoriser cette trouvaille unique pour le patrimoine archéologique français.