Le déficit de la Sécurité sociale atteint 23 milliards d’euros en 2025, selon une note publiée par la Cour des Comptes. Le trou structurel persiste malgré des mesures d’économies envisagées dans le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Cette juridiction rappelle que « Une telle situation n’est pas soutenable. Elle oblige à définir une trajectoire crédible de retour vers l’équilibre, condition préalable à une reprise de dette sociale », estime la juridiction, alors que l’examen du PLFSS doit s’ouvrir demain à l’Assemblée nationale. L’avenir du financement du modèle social est au cœur du débat.

Déficit de la Sécurité sociale à 23 milliards d’euros en 2025
En 2025, le déficit de la Sécurité sociale est évalué à 23 milliards d’euros, en hausse de 7,7 milliards par rapport à l’année précédente, selon la Cour des Comptes. Cette progression survient dans un contexte où le PLFSS 2026 prévoit un effort inédit et où la juridiction rappelle que, malgré l’intégration de mesures, » dans la trajectoire pluriannuelle présentée dans le PLFSS 2026, le déficit ne se réduit pas à l’horizon de 2029″. La Cour fait aussi valoir que l’évolution des dépenses demeure structurelle et que les risques de liquidité pèsent sur l’Acoss, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale. L’examen du PLFSS 2026 doit s’ouvrir demain à l’Assemblée nationale, et le document invite à envisager une trajectoire crédible pour le retour à l’équilibre avant toute reprise de dette sociale.
Selon le rapport, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) devrait être tenu en 2025, mais la Cour signale des risques sur l’exécution en fin d’année. Le dérapage n’est pas conjoncturel mais structurel: un ralentissement économique et une croissance des recettes insuffisante face à des dépenses qui progressent davantage. Le PLFSS 2026 prévoit un effort total de 11,2 milliards d’euros, dont 9 milliards d’économies, et repose sur un cadre macroéconomique volontaire et des hypothèses optimistes. L’effort en dépenses est jugé de beaucoup trop « risqué » car il se concentre sur un « nombre limité de mesures à fort rendement »: 2,5 milliards d’euros du gel des pensions et prestations, 2,3 milliards d’euros du doublement des franchises médicales et 2,3 milliards d’euros de baisses de prix sur les médicaments.
La Cour des Comptes estime que le redressement demeure fragile et soumis à de nombreuses incertitudes économiques et politiques. Et même si des mesures d’économie ont été prises en 2025, la juridiction présidée par Pierre Moscovici note qu’ » en deux ans, le déficit aura doublé « .
Risques, dépenses et mesures du PLFSS 2026
Face à ces constats, le PLFSS à l’étude prévoit un effort inédit de 11,2 milliards d’euros, dont 9 milliards d’économies. Cependant, la Cour indique que ce plan repose sur un scénario macroéconomique volontaire et des hypothèses optimistes, ce qui laisse la porte ouverte à des incertitudes si la conjoncture évolue différemment.
Sur le plan des postes de dépense, l’objectif est surtout axé sur quelques mesures spécifiques: 2,5 milliards d’euros du gel des pensions et prestations, 2,3 milliards d’euros du doublement des franchises médicales et 2,3 milliards d’euros de baisses de prix sur les médicaments. La Cour demeure critique: malgré des ajustements pour 2025, le redressement demeure fragile et les risques économiques et politiques persistants; elle note aussi que l’exécution en fin d’année reste incertaine et appelle à une prudence accrue dans la marche des finances publiques.
La juridiction présidée par Pierre Moscovici rappelle que la solidité du PLFSS mérite une surveillance serrée et invite le gouvernement à privilégier des mesures à haut rendement et à les étaler sur la durée, afin de limiter les risques de dérapage et de garantir l’accès aux soins. Le débat parlementaire s’annonce donc déjà déterminant pour la trajectoire du système social français.