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Démarrage explosif de Trump : entre menaces et diplomatie
Le président américain Donald Trump a entamé sa seconde présidence avec un démarrage fulgurant, plus concentré et préparé que jamais, armé d’une agenda claire : provoquer choc et effroi à travers des décisions strictes et des menaces extrêmes, semblables aux bombardements aériens intensifs au début des guerres.
Selon l’écrivain Luis Bastas dans un article publié par le journal espagnol « El País », malgré la déclaration de Trump sur une « dictature de 24 heures », celle-ci a perduré pendant deux semaines, testant directement la capacité des institutions, notamment judiciaires, à résister à sa soif inextinguible de pouvoir.
Difficultés initiales
Bastas souligne que les premières difficultés rencontrées par Trump ne se sont pas fait attendre ; il a dû, après seulement quelques jours, faire marche arrière sur sa décision sévère de geler des milliards de dollars d’aides sociales, une des premières mesures de son ordre exécutif.
Ce revirement ne sera pas le dernier, d’autres obstacles et modifications sont à prévoir. La question demeure : jusqu’où iront les campagnes de « purge » politique et de vengeance ? Comment procédera-t-il dans son attaque contre les institutions administratives de l’État ?
Qu’en est-il du renvoi massif des immigrés illégaux, criminalisés par des décisions gouvernementales sans passer par les tribunaux ? Cela sans compter les guerres commerciales qu’il a déclenchées contre le Mexique, le Canada et la Chine, ainsi que les implications potentielles de ces politiques tant sur le plan intérieur qu’extérieur.
Une approche radicale
Bastas fait remarquer qu’à l’instar de Franklin Roosevelt et de son programme de réformes « New Deal » en 1933, Trump s’efforce d’accomplir un maximum de choses durant les 100 premiers jours de son mandat. Cependant, son objectif n’est pas de reconstruire l’État ; il veut tout faire d’un coup, mais d’une manière différente : démanteler l’État fédéral de l’intérieur, tout en mettant fin aux guerres et interventions militaires à l’étranger.
Il a promis, dès son investiture, de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et en Ukraine, mais jusqu’à présent, il n’a obtenu qu’une trêve fragile dans la première, tandis que les contours des négociations concernant la seconde demeurent flous, avant même l’expiration de la période de grâce initiale.
Diplomatie de la force et du chantage
Bastas souligne que l’approche de Trump est bien connue, reflétant sa philosophie incarnée par l’idée du « l’art de la négociation », qu’il a exposée dans son livre, qui consiste à imposer des conditions plutôt que de les négocier.
Aujourd’hui, cette doctrine est mise en œuvre par son émissaire spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff, un milliardaire immobilier sans aucune expérience diplomatique, mais un partenaire de golf de Trump, ce qui le rend particulièrement familier avec son style basé sur les transactions et le chantage.
Lors de la nuit mémorable de l’inauguration, Witkoff a adressé la parole à des milliers de partisans de Trump, parlant de sa manière d’atteindre la paix à travers des « offres que l’on ne peut refuser ». Cela s’est concrétisé avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a obéi aux ordres de Trump après avoir ignoré durant 15 mois les pressions de l’administration Biden.
Les quatre piliers de la diplomatie trumpienne
Bastas décrit cette diplomatie comme une « diplomatie du traitement réciproque », mais avec une définition bien spécifique : force contre capitulation, transactions immédiates au lieu de règles stables, dans un monde sans principes, régenté par des intérêts absolus, où les faibles se plient à la volonté des puissants. Cette diplomatie repose sur quatre piliers, ou du moins, comme c’est promu :
- Pilier 1 : Trump brandit le slogan « respect de la souveraineté des pays », mais à sa manière, où le droit international n’existe que s’il sert les intérêts américains, comme lorsqu’il a reconnu l’annexion israélienne du plateau du Golan.
- Pilier 2 : Tandis que le monde voit les images de destruction à Gaza, Trump y voit une opportunité d’investissement. Il a proposé une « invitation aimable » aux 1,5 million de Palestiniens affectés par les bombardements, leur suggérant de se déplacer vers l’Égypte, la Jordanie, ou même l’Indonésie ou l’Albanie.
- Pilier 3 : Sa politique étrangère, qu’il décrit comme « audacieuse », nécessite des discussions difficiles et des décisions risquées, mais dans les faits, cela se traduit par des sanctions et des blocus.
- Pilier 4 : Witkoff conclut sa théorie en affirmant que « c’est ainsi que la confiance se construit et se maintient », à travers le principe de responsabilité et le partage des coûts financiers que Trump exige de ses alliés.
Bastas conclut en affirmant que c’est la diplomatie que Trump tente d’imposer au monde, où il n’y a pas de place pour la justice ou la loi, mais seulement pour la force et les transactions éphémères, où aucune voix ne peut surpasser le principe de « l’offre que l’on ne peut refuser ».