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À cinq semaines du départ de Viola Amherd du Conseil fédéral, le département de la Défense, en proie à une crise profonde, connaît une véritable tempête. L’affaire de fraude de la Ruag jette une ombre sur le VBS, et les chefs de l’armée et du renseignement ont également décidé de démissionner.
Les démissions au VBS
De nombreux analystes en sécurité s’accordent à dire que Thomas Süssli et Christian Dussey n’auraient probablement pas pu rester longtemps à leurs postes. Avec l’arrivée imminente d’un nouveau Conseil fédéral, il était à prévoir qu’un changement de direction se produise, que ce soit sous Martin Pfister ou Markus Ritter. Ainsi, les deux responsables ont anticipé ce mouvement en présentant leurs lettres de démission.
Thomas Süssli, le chef de l’armée
Des rumeurs circulaient déjà concernant la position de Süssli, qui était considéré comme le favori de la ministre de la Défense, Viola Amherd. Süssli, un ancien banquier sans expérience militaire antérieure, avait été nommé en 2020. Son ascension est étroitement liée au parcours politique d’Amherd.
Des projets en difficultés
Des officiers supérieurs ont exprimé leur mécontentement quant aux décisions de Süssli, qui a eu du mal à redresser des projets technologiques militaires coûteux, évalués à 19 milliards d’euros. Malgré sa formation en informatique et en guerre électronique, il a été critiqué pour sa gestion de ces projets, particulièrement après les vives critiques de l’organe de surveillance financière du parlement. Cependant, il convient de noter que l’affaire de fraude de la Ruag n’est pas directement liée à sa démission.
Christian Dussey, le chef du renseignement
La démission de Christian Dussey était attendue. Sa tentative de moderniser le service de renseignement a suscité des critiques sévères. Après trois ans à la tête de l’agence, les tensions au sein de l’équipe sont restées palpables, exacerbées par la réorganisation qu’il avait mise en œuvre à son arrivée.
Un bilan assombri pour Viola Amherd
Pour la ministre sortante, ce retournement de situation représente un échec. La reconnaissance croissante des problèmes liés à la fraude à la Ruag, combinée au double départ au sein de l’armée et du renseignement, ternit son héritage après six ans à la tête du VBS. Ses réussites, telles que le soutien populaire pour l’acquisition de nouveaux avions de chasse, semblent désormais éloignées.