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Destruction des infrastructures palestiniennes en Cisjordanie
Depuis l’opération militaire en Cisjordanie en 2002, les autorités d’occupation israéliennes ont intensifié l’utilisation de bulldozers pour détruire les infrastructures palestiniennes, y compris les réseaux routiers, d’électricité et d’eau. Cette destruction s’est poursuivie sans relâche, souvent justifiée par des prétextes tels que l’absence de permis de construction.
Récemment, le nord de la Cisjordanie a connu une aggravation de ces destructions, notamment des camps de réfugiés, sous des prétextes de sécurité. Selon des experts politiques et des défenseurs des droits de l’homme, il n’y a aucune justification légitime pour cibler ces infrastructures, si ce n’est pour exercer une pression sur les populations locales et les contraindre à l’exil.
Les bulldozers de type D9, fournis par les États-Unis, sont souvent cités comme les principaux outils de cette destruction. La justification de ces actions repose sur des allégations de construction illégale, une excuse fréquemment utilisée par les autorités israéliennes pour justifier la démolition de bâtiments dans la zone C de la Cisjordanie, qui est sous contrôle israélien.
Chiffres alarmants
Les données du Bureau de l’information gouvernementale à Gaza révèlent que la destruction des infrastructures a touché 330 000 mètres linéaires de réseaux d’eau, plus de 650 000 mètres de réseaux d’égouts et près de 2,8 millions de mètres de routes. De plus, environ 3 700 kilomètres de réseaux électriques ont été endommagés.
Au nord de la Cisjordanie, les opérations militaires ont causé des dégâts considérables aux infrastructures essentielles, rendant l’accès à l’eau impossible pour des dizaines de milliers de personnes et exacerbant les inquiétudes concernant la santé publique.
À Jenin, par exemple, plus de 3,3 kilomètres de réseaux d’égouts et 21,4 kilomètres de canalisations d’eau ont subi des dommages importants. La municipalité de Jenin a rapporté que 5 000 mètres de routes ont été affectés, ce qui a eu un impact direct sur les réseaux d’eau et d’égouts.
Un outil américain
Les forces d’occupation utilisent des bulldozers D9 américains pour détruire les infrastructures. La semaine dernière, le Pentagone a annoncé que le département d’État avait approuvé la vente de bulldozers Caterpillar D9 à Israël, d’une valeur d’environ 295 millions de dollars. Cette décision a été prise après plusieurs mois de gel de ces ventes.
Les bulldozers D9 ont été conçus pour des missions militaires, comme le déminage et la construction de fortifications, mais en Palestine, ils sont principalement utilisés pour détruire des infrastructures et des habitations.
Une politique de sanctions collectives
Selon l’analyste politique Ahmad Abu Heija, l’attaque contre les infrastructures s’inscrit dans une stratégie de sanctions collectives, sans justification sécuritaire. Les opérations à Jenin ne visent pas seulement les combattants, mais sont également un test pour de futures actions militaires dans d’autres régions.
À partir du 21 janvier, l’armée israélienne a lancé une campagne de destruction à grande échelle dans le camp de réfugiés de Jenin, qui s’est ensuite étendue aux camps de Tulkarem et Tubas, entraînant la mort de nombreux civils et la destruction complète d’infrastructures.
Les experts estiment que l’objectif principal est de détruire les conditions de vie des Palestiniens afin de les pousser à quitter leurs terres. Les attaques récentes sur les infrastructures visent à rendre ces zones inhospitalières et à intensifier la pression sur les populations locales.
Des conséquences désastreuses
Hicham al-Sharbaty, chercheur au Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques, souligne que cette destruction des infrastructures constitue une atteinte à l’environnement de vie des Palestiniens, rendant la vie insupportable et les poussant à partir. Il évoque des attaques répétées sur les infrastructures dans la région de Yatta, où des réseaux d’eau ont été détruits sans raison valable.
Les populations touchées, qui dépendaient auparavant de camions-citernes pour l’eau, ont vu ces ressources détruites par les bulldozers israéliens, aggravant leur situation. Les démolitions et les destructions à travers la Cisjordanie continuent de croître, surtout avec l’attention médiatique focalisée sur Gaza.
Cette situation s’inscrit dans une politique de sanctions collectives, contribuant ainsi à des crimes de guerre et à des violations des droits de l’homme.