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À Genève, une enquête récente met en lumière l’impact des violences de genre sur la vie quotidienne des femmes. Selon les résultats, une femme sur trois a changé son comportement dans l’espace public à la suite de telles violences, tandis qu’une sur dix a quitté son emploi. Cette étude, nommée «Iceberg», cherche à explorer la face cachée de ces violences.
Les résultats de l’enquête Iceberg
Publiée ce mardi à l’Hôtel de Ville, l’étude révèle que plus de 62% des jeunes hommes (18-24 ans) estiment que «l’homme a naturellement plus d’autorité dans le couple», tandis que seulement 30,4% des jeunes femmes partagent cette opinion. Pour la conseillère d’État Nathalie Fontanet, cette enquête est cruciale : «La dernière étude datait de 2005 et s’intéressait principalement aux violences domestiques. Ces résultats vont au-delà et nous permettent de mesurer l’étendue des violences sexistes, sexuelles, LGBTIQ+phobes et domestiques (VSS+).»
L’espace public : un terrain de violence
Les résultats montrent que 76,9% des femmes et 84,6% des personnes LGB subissent des violences dans l’espace public, notamment dans les transports en commun et lors d’événements festifs. Environ 30% des femmes ont modifié leur comportement en raison de ces violences, et plus de 75% des femmes âgées de 18 à 24 ans déclarent avoir été victimes de VSS+ au cours des douze derniers mois.
L’espace privé : un danger insidieux
Les violences sexuelles se produisent souvent chez soi ou chez des amis, mais pas dans les espaces conjugaux. Dans ces environnements, une jeune femme sur cinq a connu des violences ayant affecté sa santé mentale, contre un homme sur quinze. Le risque de violence dans ces espaces augmente avec l’âge, atteignant 5% vers 30 ans.
Concernant les violences domestiques, 16,6% des femmes et 8,6% des hommes rapportent des atteintes graves à leur santé mentale, telles que l’anxiété ou des pensées suicidaires. De plus, plus d’une femme sur dix a déclaré avoir été violée par un partenaire ou un ex-partenaire.
Les lieux de travail : une exposition accrue
Les femmes travaillant dans des environnements majoritairement masculins (80% de collègues masculins) sont particulièrement vulnérables. Près de 30% d’entre elles affirment avoir été victimes de violences, contre seulement 12% des hommes. En conséquence, une femme sur dix a quitté son emploi à cause de ces violences.
Face à cette situation inquiétante, l’État de Genève prévoit de renforcer sa prévention, notamment auprès des jeunes générations, et d’améliorer la prise en charge des victimes, qui se tournent souvent vers leurs proches au lieu de demander de l’aide extérieure.
Une enquête révélatrice
Pour cette étude, 4 291 adultes genevois ont participé à un questionnaire, dont 2 248 femmes, 1 996 hommes et 181 personnes LGB. Un deuxième rapport sur le sujet sera publié à l’automne 2025, incluant un suréchantillonnage de 287 personnes LGBTIQ+ avec des questions plus précises.