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Alors que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine se poursuit, l’Allemagne commence à envisager des scénarios post-conflit. Un des sujets de débat est la possibilité d’un engagement militaire de la Bundeswehr dans une éventuelle mission de maintien de la paix en Ukraine.
La position de Boris Pistorius
Le ministre fédéral de la Défense, Boris Pistorius, considère que la participation de la Bundeswehr à une telle mission est une option à ne pas écarter. « Nous nous préparons, nous réfléchissons aux scénarios, mais nous le faisons de manière confidentielle », a déclaré Pistorius lors d’une interview sur Deutschlandfunk. Il a précisé que ce n’était pas le moment de discuter publiquement des différentes options, et que la décision d’une participation militaire dépendra des « conditions » qui prévaudront alors.
Il a ajouté : « Si un cessez-le-feu est atteint et si quelqu’un envisage des mesures de maintien de la paix par des moyens militaires, cela dépendra du type de mandat, de son ampleur, des exigences et de l’acceptation par les parties actuellement en guerre. »
Les réserves d’Olaf Scholz
Le chancelier Olaf Scholz a, quant à lui, rejeté toute discussion sur l’implication allemande dans une éventuelle force de paix durant une intervention au Bundestag, la qualifiant d' »inappropriée ». Son commentaire fait suite à des déclarations de la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, qui avait laissé entendre qu’une telle participation était envisageable.
Réflexion sur l’avenir
Pistorius a souligné que les commentaires de Baerbock étaient très généraux. Il a précisé que, selon le chancelier, il s’agissait de deux questions distinctes : d’une part, l’envoi de troupes terrestres actuellement, que l’Allemagne exclut, et d’autre part, ce qui se passerait après les combats. « Nous devrons en discuter lorsque le moment sera venu, sans parler au nom des parties concernées, » a-t-il ajouté.
Provocations russes en mer Baltique
Le ministre a également abordé la question de l’augmentation de la présence navale russe en mer Baltique, soulignant son importance stratégique pour la Russie et la Chine, notamment en matière de contournement des sanctions. Il a observé un comportement provocateur de la Russie, rappelant les tensions de la guerre froide. « Nous avons régulièrement eu des incidents en mer Baltique, où des tirs d’avertissement ont été effectués », a-t-il déclaré.
Pistorius a fait le lien entre ces incidents maritimes et des épreuves similaires dans les airs, où des avions de chasse russes volaient sans identification dans le ciel balte pour tester les réactions de l’OTAN.
Gestion des tensions
Concernant une éventuelle escalade, Pistorius a assuré que la marine allemande et celle de ses alliés agissent avec prudence. « Ils enregistrent les incidents, en rendent compte, et réagissent par des mesures de désescalade, sans se laisser entraîner par des comportements provocateurs, ce qui est la dernière chose dont nous avons besoin, » a-t-il conclu.