Table of Contents
La dissolution de l’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH) a été annoncée en Conseil des ministres le 3 septembre 2025, dans le cadre de la lutte contre l’entrisme et d’un dossier de financement étranger. Fondé en 1992 près du Morvan, l’établissement était une école d’imams qui a alimenté le débat sur le rôle des instituts privés dans la formation religieuse en France. Selon les autorités, cette dissolution s’inscrit dans une démarche de transparence et de contrôle des financements étrangers, après des perquisitions menées fin 2024 par l’OCRGDF et une enquête du parquet de Nevers. Les responsables de l’institut ont contesté les accusations et rappelé leur engagement à former « des imams à la française ».
Dissolution de l’IESH décidée en Conseil des ministres le 3 septembre 2025
Selon Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, « La lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste se poursuit. Aujourd’hui, l’Institut Européen des Sciences Humaines a été dissous en Conseil des ministres à ma demande », détaille-t-il. Cette décision est présentée comme une étape dans la lutte contre l’entrisme et la protection des équilibres républicains. Les services de l’État, mentionne-t-on, ont été mobilisés dans un dossier qui a conduit à la dissolution, sans préciser d’autres mesures prévues à court terme.
Contexte et enquêtes autour des financements étrangers et des accusations
Fondé en 1992 à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), l’IESH a été régulièrement pointé du doigt pour des accointances supposées avec les mouvements radicaux. Les locaux installés dans la Nièvre ont été perquisitionnés fin 2024 par l’OCRGDF dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de non-déclaration de financements étrangers, notamment en provenance du Qatar. Le parquet de Nevers a ouvert l’enquête sur des faits de blanchiment, d’abus de confiance et de non-respect de l’obligation de déclaration, inscrite dans la loi sur la lutte contre le séparatisme adoptée en 2021.
Le doyen de l’institut, Larabi Becheri, a réagi en soutenant que « Rien de fondé. Depuis la loi de 2021, on n’a eu aucun don de l’étranger. Le dernier, du Qatar, date de 2018, et il est déclaré », et ajoutant que « Nous, on forme des imams à la française pour éviter le radicalisme », insistant sur l’« indépendance » de l’institut.
Une école pionnière dans le Morvan et les enjeux locaux
Selon Le Parisien, l’école était « la première école d’imams à avoir vu le jour en France », installée dans le hameau de Saint-Léger-de-Fougeret, au cœur du Morvan. L’article rappelle aussi que l’établissement était lié à des débats sur l’éducation religieuse et à des figures publiques qui ont façonné les politiques françaises en matière de formation des imams, comme François Mitterrand et Emmanuel Macron, dans des contextes historiques différents.
La dissolution marque une étape dans le cadre plus large du contrôle du financement étranger et de la formation religieuse en France, et laisse place à des réactions variées au sein des communautés et des acteurs publics. Les autorités soulignent que l’objectif est de préserver les principes républicains et la sécurité, sans exclure le dialogue sur la formation des imams dans le pays.