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Don Marcelo, rénovation eclésiale, Église espagnole : vingt et un ans après sa mort, la figure de Marcelo González Martín — don Marcelo — reste présente dans la mémoire ecclésiastique, perçue comme celle d’un artisan du renouveau au sein de l’Église espagnole et d’une autorité spirituelle marquante pour la fin du XXe siècle.
Don Marcelo, rénovation eclésiale et influence dans l’Église espagnole
Le 25 août 2004 décédait, à Paredes de Nava (province de Palencia), Marcelo González Martín, connu comme don Marcelo, qui fut pendant vingt‑trois ans (vingt‑quatre depuis sa nomination) cardinal archevêque de Tolède et primat d’Espagne. Vingt et un ans plus tard, sa personnalité ne s’efface pas ; au contraire, elle s’affirme comme l’une des plus remarquables de la vie ecclésiale espagnole de la période de la Transition, partageant avec son prédécesseur Tarancón un rôle central à cette époque.
Participante actif au Concile Vatican II, don Marcelo y fit des interventions remarquées qui mirent en évidence son profond engagement social, enraciné dès ses années à Valladolid et durant son premier siège épiscopal à Astorga. Selon le pape Benoît XVI, don Marcelo fut « un des rares évêques qui ont correctement compris comment appliquer les réformes conciliaires ». Ce jugement souligne l’impact durable de sa vision de la rénovation eclésiale et de sa fidélité à la tradition interprétée dans une herméneutique de continuité.
Initiatives pastorales et œuvres à Tolède et dans le diocèse
Sa conception du ministère se traduisit par des réalisations concrètes. Les fruits furent particulièrement visibles dans le domaine de la formation sacerdotale : le séminaire diocésain forma de nombreux prêtres pour l’Église locale et universelle. Don Marcelo fut aussi à l’origine d’un développement important de Cáritas et d’initiatives caritatives et sociales à Tolède.
Moins connu mais significatif, il promut et participa à la construction de logements dans le quartier de Santa Bárbara, cherchant à offrir des « viviendas dignas » pour les populations modestes. Libre et éloquente, sa parole, au timbre résolument castillan, résonnait lors des cérémonies, notamment pendant la Semaine Sainte dans la cathédrale primatiale, pour défendre ce qu’il considérait comme la vérité évangélique sans compromissions, « aunque siempre desde el respeto ».
Sa profonde spiritualité, centrée sur Jésus‑Christ, Marie et l’Église, l’incita à insister sur le développement humain dans toutes ses dimensions. Outre l’action sociale, il œuvra pour la promotion culturelle et liturgique : il favorisa, comme Cisneros avant lui, la célébration dans la cathédrale primatiale d’une liturgie tant latine que hispano‑mozárabe, attentive à la dignité et à la beauté du culte.
Il veilla aussi à la rénovation matérielle du temple et à la conservation du riche patrimoine artistique de l’archidiocèse, contribuant à faire de la Dives Toletana « une des cathédrales les mieux entretenues d’Espagne ». Sa générosité personnelle alla jusqu’à financer, de ses propres moyens, des publications théologiques et culturelles d’importance.
Mobilisation diocésaine, dévotion et mémoire
Don Marcelo s’intéressa à la plupart des espaces de la vie chrétienne du diocèse et des terres extréméniennes liées à Tolède depuis le Moyen Âge. Il soutint la catéchèse, la formation des fidèles laïcs et renforça l’attention pastorale à Talavera. Sa conduite culmina avec la convocation d’un Sínodo diocésain, « que supuso una auténtica movilización de toda la comunidad diocesana », recherchant la rénovation demandée par le Concile.
Il parcourut largement sa vaste circonscription, témoignant d’une préférence pour le sanctuaire de la Vierge de Guadalupe, où il accompagna le pape Jean‑Paul II lors de sa visite en Espagne. Sentant la proximité de la mort, il voulut reposer dans la chapelle de saint Ildefonse de la cathédrale, unissant ainsi sa dévotion au patron de l’archidiocèse et son respect pour le cardinal Gil de Albornoz.
« Muchos dentro de la propia Iglesia española le consideraban un conservador recalcitrante. Nada de eso fue don Marcelo, que buscó una verdadera renovación eclesial »
Des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander l’ouverture du processus de béatification de don Marcelo ; certains fidèles se rendent sur sa tombe non seulement pour prier pour lui, mais aussi pour se confier à son intercession. Comme le résume l’image tirée des propos de son ami et compatriote Miguel Delibes, « la sombra de don Marcelo es alargada » : l’éclairage de son pontificat continue de croître plutôt que de s’éteindre.