La Russie affirme avoir intercepté 251 drones ukrainiens pendant la nuit, l’une des attaques les plus massives de Kiev depuis le déclenchement du conflit il y a trois ans et demi. Sur ce total, 40 drones ont été abattus au-dessus de la Crimée, 62 au-dessus de la mer Noire et 5 au-dessus de la mer d’Azov, selon le ministère russe de la Défense. Depuis l’invasion de février 2022, Moscou mène quasi quotidiennement des frappes de drones et de missiles sur l’Ukraine, tandis que Kiev réplique en ciblant des infrastructures énergétiques russes. Des analyses basées sur des données de l’AFP et de l’ISW indiquent que la dynamique du front reste incertaine et que les gains territoriaux russes se ralentissent en septembre.
Plus de 250 drones interceptés: répartition et enjeux
Le ministère russe de la Défense précise que 251 drones ukrainiens ont été interceptés au cours de cette opération nocturne, avec une concentration notable au-dessus des zones contestées. Quarante d’entre eux ont été abattus sur la Crimée, soixante-deux au-dessus de la mer Noire et cinq au-dessus de la mer d’Azov, montrant une dispersion géographique des cibles et des capacités de défense russes.
Kiev poursuit ses attaques contre les infrastructures énergétiques russes, tandis que Moscou intensifie ces derniers jours les frappes sur le réseau ukrainien, alimentant les risques de coupures d’électricité à l’approche de l’hiver.
Selon l’analyse de l’AFP fondée sur des données de l’ISW et du Critical Threats Project (CTP), fin septembre la Russie contrôlait environ 19 % du territoire ukrainien, après environ 7 % auparavant. Elle avait pris 447 km2 aux Ukrainiens en septembre, après 594 km2 en août et 634 km2 en juillet, indiquent ces évaluations et la progression du front, qui varie selon les secteurs.
Répercussions sur le terrain et position des camps
La série d’attaques de drones et de missiles s’accompagne d’une attention accrue sur le réseau électrique ukrainien, alimentant les inquiétudes quant à un coup dur hivernal sur l’approvisionnement du pays. Kiev continue de viser des cibles énergétiques russes pour répondre à ces attaques, tandis que Moscou cherche à affaiblir les capacités logistiques adverses et à limiter les effets sur la population civile.
Les chiffres relatifs au contrôle territorial restent soumis à interprétation: fin septembre, l’ISW et le CTP indiquaient que la Russie détenait encore une part du territoire ukrainien, avec des gains importants mais une dynamique ralentie après des progressions en juillet et août. Les estimations montrent que 7 % du territoire était déjà contrôlé avant l’invasion dans le Donbass et en Crimée, et que les gains de septembre se situent principalement dans des zones périphériques et industrielles.
Les analystes soulignent que le conflit évolue dans des domaines militaires et énergétiques, et que ni Moscou ni Kiev ne parviennent à imposer durablement une colonne vertébrale claire au front. Le rythme des opérations et des reconfigurations géopolitiques reste incertain à l’approche de l’hiver et dans un contexte international mouvant.