La haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, a annoncé dimanche 3 novembre son intention de convoquer « l’ensemble des grandes plateformes » de commerce électronique en France après la découverte de poupées à caractère pédopornographique vendues sur Shein. Shein a été signalé à la justice française pour la commercialisation de « poupées sexuelles d’apparence enfantine », que le géant de l’e-commerce asiatique assure avoir retiré de sa plateforme. Retirer ces objets de la vente n’est pas une action suffisante, a déclaré El Haïry sur RTL. « Je veux comprendre qui a autorisé la vente de ces objets, quels sont les processus qui ont été mis en place, pour que ça ne se reproduise pas, (et) qui sont les fournisseurs parce qu’il y a bien des gens qui produisent ces poupées absolument ignobles », a-t-elle dit. « Une plateforme qui accepte de commercialiser ces objets est d’une certaine manière complice », selon elle.
Contexte et mesures annoncées par la haute‑commissaire
Elle a évoqué la possibilité d’une « discussion » avec Shein pour obtenir la communication des fichiers des acheteurs de ces poupées en France. « Les gens qui ont acheté ces poupées ont utilisé leur carte de crédit, ils se sont fait livrer à leur domicile ou à leur bureau », a-t-elle poursuivi. « Ce ne sont pas des objets pornographiques, ce sont des objets pédocriminels », a-t-elle spécifié, soulignant que détenir des objets et images pédocriminels « tombe sous le coup de la loi ». « Il est inacceptable de laisser des plateformes et des marketplaces commercialiser des objets pédocriminels », a-t-elle déclaré. « On sait que la détention d’images ou d’objets pédocriminels amène à des passages à l’acte. »

Prochaines étapes avec Serge Papin et les plateformes
La responsable a précisé que la convocation vise « l’ensemble des grandes plateformes qui vendent en France », et que, au‑delà de Shein, d’autres sites « usent d’entourloupes » pour éviter les poursuites en ne mentionnant pas clairement les caractéristiques des objets. « Ils vont mettre l’image, la photo », mais « ils ne mettent pas dans les mots-clés que c’est une poupée sexuelle ». « lls essaient de nous faire perdre du temps » et « mettent en danger les enfants », selon elle. Les discussions pourraient être menées avec le ministre du commerce, Serge Papin, afin d’obtenir la communication des informations pertinentes et d’éclairer les mécanismes de vente et de description des produits.