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Élections canadiennes : Victoire des Libéraux face à Trump

by Sara
Élections canadiennes : Victoire des Libéraux face à Trump
Canada

Le Parti libéral canadien remporte une quatrième victoire face aux menaces de Trump

Le Parti libéral au pouvoir, dirigé par le Premier ministre Mark Carney, a remporté les élections nationales pour un quatrième mandat, marquant un retour remarquable en partie dû aux attaques sans précédent du président américain Donald Trump.

Carney a battu le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilievre, après que des millions de Canadiens aient voté lors d’élections anticipées dominées par une question centrale : quel candidat saurait mieux faire face aux tarifs imposés et aux menaces d’annexion formulées par Trump contre le Canada ?

Les résultats des élections fédérales canadiennes

Peu après 22h00 heure de l’Est mardi, la chaîne nationale CBC a projeté que le Parti libéral se dirigeait vers une majorité à la Chambre des communes, suffisante pour former un gouvernement.

Les électeurs ont choisi les 343 membres de la Chambre des communes, la chambre basse du parlement. Pour former un gouvernement majoritaire, un parti doit obtenir au moins 172 sièges.

Il est encore trop tôt pour confirmer si les libéraux atteindront cette majorité.

Performance des principaux partis

  • Les libéraux ont remporté ou sont en tête dans 168 circonscriptions.
  • Les conservateurs ont remporté ou mènent dans 144 circonscriptions.
  • Le Bloc Québécois, dirigé par Yves-François Blanchet, a remporté ou mène dans 23 circonscriptions au Québec.
  • Le Nouveau Parti démocratique (NPD), de tendance progressiste, dirigé par Jagmeet Singh, a remporté ou mène dans 7 circonscriptions.
  • Le Parti vert a remporté un siège.

Comparaison avec les élections précédentes

  • Les libéraux avaient obtenu 160 sièges en 2021 et 157 en 2019.
  • Les conservateurs avaient gagné 119 sièges en 2021 et 121 en 2019.
  • Le Bloc Québécois avait 32 sièges en 2021 et en 2019.
  • Le NPD avait 25 sièges en 2021 et 24 en 2019.
  • Le Parti vert avait deux sièges en 2021 et trois en 2019.

Les enjeux majeurs de cette élection

Les menaces de tarifs douaniers et d’annexion de Donald Trump ont dominé la campagne électorale. Trump a accusé le Canada de ne pas avoir suffisamment contribué à la lutte contre la migration irrégulière et le trafic de drogue vers les États-Unis, imposant un tarif de 25 % sur certains produits canadiens et 10 % sur l’énergie canadienne.

Il a même déclaré en février lors d’une interview sur Fox News que « le Canada serait bien mieux en tant que 51e État des États-Unis ».

Selon Daniel Béland, professeur à l’Université McGill, « le facteur le plus important en politique canadienne actuellement n’est pas au Canada, c’est Donald Trump ».

D’autres sujets comme la crise du coût de la vie, notamment le logement et les produits alimentaires, ont aussi grandement influencé l’élection. Cette crise s’est aggravée sous l’ère de Justin Trudeau, due à l’inflation provoquée par la pandémie de COVID-19. Trudeau, en poste depuis 2015, a démissionné en mars 2025 après plusieurs mois de pression.

En juin 2022, le taux d’inflation était de 8,1 % sur un an, la plus forte hausse depuis 1983. Certains Canadiens ont critiqué Trudeau pour la flambée des prix immobiliers, qu’ils attribuent à sa politique pro-immigration. Pierre Poilievre a dénoncé cette croissance démographique incontrôlée qui exercerait une pression sur le marché du logement, la santé et l’emploi.

Depuis, l’inflation a diminué à 2,3 %, mais les prix restent nettement plus élevés qu’en 2020.

Pourquoi les libéraux ont-ils gagné ?

Malgré une popularité stable tout au long de 2024, Pierre Poilievre a vu les libéraux progresser soudainement dans les sondages à partir de février, en grande partie grâce aux attaques de Trump contre le Canada.

Philippe J Fournier, analyste électoral, souligne qu’un tel retour depuis un retard de 25 points est inédit surtout pour un gouvernement en place depuis près d’une décennie.

Cette remontée s’explique notamment par la démission de Trudeau, les menaces de Trump et le malaise des Canadiens face à Poilievre, dont le style et le langage rappellent ceux de Trump.

Mark Carney a promis d’abandonner certaines politiques impopulaires de Trudeau, telles que le programme de tarification du carbone, tout en s’engageant à lutter contre la crise du coût de la vie, à répondre aux tarifs douaniers américains, à protéger les travailleurs et à affronter Trump frontalement.

Selon Bob Richardson, analyste canadien des affaires publiques, Carney incarne l’expérience nécessaire pour gérer la situation difficile que traverse le Canada, notamment grâce à son passé de gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre.

Tari Ajadi, professeur assistant à l’Université McGill, note que Carney a su apparaître compétent et qualifié, malgré son statut de nouveau politicien, et a mené une campagne bien organisée. La déconfiture du NPD a également permis aux libéraux de récupérer un nombre important de voix décisives.

Résultats marquants et surprises

Poilievre pourrait perdre sa circonscription

Le chef conservateur est en train de perdre face au candidat libéral Bruce Fanjoy dans la circonscription de Carleton, en Ontario, où il était élu depuis 2004.

Jagmeet Singh perd son siège et démissionne

Le NPD est projeté à seulement 7 sièges, soit 6,3 % des voix, bien en dessous des 12 % nécessaires pour conserver son statut officiel de parti au Parlement. Singh a reconnu la déception des résultats et a annoncé sa démission en tant que chef.

Il a également perdu sa circonscription de Burnaby Central en Colombie-Britannique.

Selon Ajadi, ces résultats reflètent la division des priorités des électeurs entre le désir de changement et la peur des menaces américaines, ce qui a concentré les votes vers le centre et la gauche au détriment du NPD et des Verts.

La progression du Parti conservateur à droite est notable, atteignant la plus forte proportion de voix depuis 1998, ce qui suggère un vote conservateur « timide » qui a permis d’augmenter leur nombre de sièges mais pas assez pour former un gouvernement minoritaire.

Réactions des leaders politiques

Mark Carney a déclaré sa victoire lors d’un rassemblement à Ottawa, promettant de faire front face aux menaces de Trump. Il a souligné la résilience du Canada face à un voisin parfois hostile et a annoncé des projets pour améliorer le logement et faire du pays une puissance énergétique.

Il a insisté sur le fait que « c’est le Canada, et c’est nous qui décidons de ce qu’il se passe ici ».

De son côté, Pierre Poilievre a félicité Carney pour la formation de ce gouvernement minoritaire et a salué les gains importants des conservateurs, qui ont obtenu la plus forte part de voix depuis 1988.

Poilievre s’est engagé à collaborer avec les libéraux pour contrer les tarifs et les menaces d’annexion, en défendant les intérêts canadiens et en négociant un nouvel accord commercial.

Les perspectives à venir

Mark Carney restera Premier ministre et formera un nouveau gouvernement ainsi qu’un cabinet. Il avait pris ses fonctions après la démission de Justin Trudeau en mars 2025.

Si les libéraux obtiennent la majorité, Carney devra élaborer un budget avant la reprise des travaux parlementaires le 26 mai. En cas de gouvernement minoritaire, il devra coopérer avec d’autres partis, notamment le NPD, pour faire adopter les lois et éviter des votes de défiance.

Les conservateurs devraient constituer l’opposition officielle.

Selon Ajadi, Carney devra négocier avec les autres chefs de partis pour garantir la stabilité du gouvernement, car une motion de censure déclencherait de nouvelles élections dans un contexte géopolitique complexe.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/4/29/canada-election-results-who-are-the-key-winners-and-losers

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