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Les électeurs camerounais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire un nouveau président dans un scrutin présenté comme décisif. Le vote intervient dans un climat d’inquiétude croissant, marqué par des tensions sécuritaires et une confiance en déclin quant à l’intégrité du processus électoral.
Contexte et enjeux
Le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, brigue un nouveau mandat sous la bannière du Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais. Sa longévité au pouvoir suscite des critiques internationales sur la persistance d’une domination politique.
Un rapport du Groupe d’Irgane International (International Crisis Group) met en garde : l’absence d’une véritable concurrence et l’exclusion de zones de conflit du scrutin menacent la légitimité des élections.
La tenue du vote est par ailleurs émaillée de craintes liées à la sécurité, notamment en raison de l’activité accrue de groupes armés dans le Nord et de la dégradation des conditions humanitaires dans les régions en conflit.
Images clés
Principaux candidats
La commission électorale a validé 13 candidatures sur 83 dossiers déposés. Parmi les candidats retenus, quatre figures dominent le débat national :
- Paul Biya (Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais) : président sortant qui conserve une forte emprise sur les médias et les ressources de l’État. Malgré son âge avancé, il demeure le favori.
- Issa Tchiroma Bakary (Front national pour le salut du Cameroun) : ancien ministre, il mobilise un électorat important dans le Nord mais manque d’un ancrage national unifié.
- Bello Bouba Maigari (Parti national pour la démocratie et le progrès) : ancien Premier ministre tentant de reconquérir une influence politique, confronté à des difficultés d’organisation.
- Cabral Libii (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) : jeune candidat réformiste soutenu par une frange croissante de l’électorat jeune, mais dépourvu d’une structure partisane solide.
Inscription et participation
Le déroulement administratif du vote a inclus une phase de retrait des cartes électorales. Cependant, l’exclusion de certaines régions affectées par des violences complique la représentativité du scrutin.
Autres candidats et obstacles pour l’opposition
Parmi les autres prétendants figurent des personnalités de l’opposition et des candidats indépendants qui tentent de capter des électorats spécifiques :
- Joshua Osei (Front démocratique social) : ancien député représentant principalement les régions anglophones.
- Akiri Mona (Indépendant) : avocat international, porte un discours réformiste mais demeure politiquement isolé.
- Hermine Ndam Njoya (Union démocratique du Cameroun) : candidate féminine axée sur l’éducation et l’autonomisation des femmes.
La capacité de l’opposition à peser est limitée par sa fragmentation et l’absence d’un candidat unifié. L’exclusion du vote dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, touchées par le conflit anglophone, alimente les accusations d’élections « tronquées ».
Réactions internationales et contexte régional
Des acteurs internationaux, dont l’Union européenne et des organisations de défense des droits, ont souligné un « climat peu propice à la démocratie », évoquant arrestations politiques et restrictions des campagnes de l’opposition.
L’attention internationale se concentre aussi sur les conséquences régionales : des pays voisins tels que le Nigeria et le Tchad suivent de près le scrutin en raison de ses retombées sécuritaires et économiques.
Pour en savoir plus sur les préoccupations liées aux droits, voir la fiche d’information disponible ici : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/27/%D9%87%D9%8A%D9%88%D9%85%D9%86-%D8%B1%D8%A7%D9%8A%D8%AA%D8%B3-%D9%88%D9%88%D8%AA%D8%B4
Sur l’intérêt des voisins, un aperçu est consultable ici : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/17/%D8%AA%D8%B4%D8%A7%D8%AF
Enjeux majeurs
Ces élections présidentielles au Cameroun déterminent non seulement l’avenir politique national, mais auront aussi des répercussions sur la stabilité régionale et la réponse aux crises humanitaires.
La transparence du scrutin, l’inclusion des zones en conflit et la capacité de l’opposition à s’exprimer librement resteront des indicateurs clés pour évaluer la légitimité du résultat.