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Élections présidentielles au Liban : Vers un nouveau départ ?

by Sara
Liban

Élections présidentielles au Liban : Vers un nouveau départ ?

Le parlement libanais se réunit pour élire un président de la république, plus de deux ans après la fin du mandat du dernier président.

Les partis politiques libanais et des personnalités influentes ont engagé des discussions avec des responsables étrangers alors que les pourparlers autour de la nomination du futur président se sont intensifiés.

Pourquoi deux ans entre les présidents ?

Le parlement n’a pas réussi à trouver un candidat de consensus. Malgré les nombreuses crises que le Liban a subies récemment, les partis politiques privilégient leurs intérêts au détriment de l’intérêt public, qui nécessiterait un gouvernement stable.

La guerre d’Israël contre le Liban à la fin de 2023 a interrompu toute réflexion sur le choix d’un président, Israël ayant tué et déplacé des milliers de personnes, tandis que le gouvernement intérimaire peinait à faire face à la situation.

Lors des négociations de cessez-le-feu, la question de la sélection d’un président est devenue un sujet de discussion important.

Najib Mikati, Premier ministre du Liban, lors d'une session parlementaire.

Qui élit le président ?

Oui, au Liban, c’est le parlement qui élit le président. Les candidats mènent leurs campagnes parmi les blocs politiques et les membres du parlement (MP) – et non auprès de l’électorat libanais.

Le Liban compte 128 députés, et un candidat a besoin d’une majorité avec au moins 86 voix.

Depuis la fin de la guerre civile en 1990, les présidents libanais ont été des candidats de consensus, ne faisant pas partie des mouvements politiques, à l’exception de Michel Aoun, qui a dirigé le Mouvement patriote libre avant de devenir président.

Qui est le candidat principal ?

Le président libanais doit être un chrétien maronite, selon le système de représentation politique du Liban.

Le candidat actuellement favori est le chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui semble susceptible de franchir le seuil des 86 voix. Son nom est en discussion depuis plus d’un an, et il bénéficie également du soutien de la communauté internationale.

Aoun ne serait pas le premier chef militaire à devenir président, Emile Lahoud (président de 1998 à 2007), Michel Sleiman (2008 à 2014) et Michel Aoun (2016 à 2022) ayant également été des chefs militaires avant d’accéder à la présidence.

Le chef de l'armée libanaise Joseph Aoun avec d'autres responsables militaires.

Joseph Aoun est-il populaire ?

Joseph Aoun est relativement peu controversé et bénéficie d’un large soutien.

  • Le Parti socialiste progressiste de Walid Jumblatt.
  • Le bloc national de la modération.
  • Le Mouvement Marada de Sleiman Frangieh.
  • Le Parti Kataeb (Phalangiste).
  • Certains députés réformistes élus en 2022, suite à la révolution de 2019.

Le parti libanais des Forces chrétiennes n’a pas encore pris position, mais a déclaré qu’il pourrait soutenir Aoun, qui est également considéré comme le candidat préféré des États-Unis.

Y a-t-il un challenger notable ?

Il y avait un candidat, Sleiman Frangieh, soutenu par le Hezbollah et le parti Amal, ce dernier étant le parti politique chiite du président du parlement Nabih Berri.

Frangieh dirige Marada, un petit parti chrétien avec une base de pouvoir dans la région nord de Zgharta. Ses chances ont été affaiblies après que le Hezbollah a été affaibli par la guerre d’Israël contre le Liban, et le régime de Assad en Syrie – un proche allié des Frangieh – a chuté.

Un jour avant le vote, Frangieh a retiré sa candidature et a soutenu Joseph Aoun.

Élections présidentielles au Liban.

Y a-t-il d’autres candidats ?

Non, il y a quelques autres noms dans la course. Jihad Azour, ancien ministre des Finances, a été populaire auprès des blocs chrétiens, mais son soutien semble avoir diminué.

Il y a également Elias Baysari, directeur par intérim de la direction générale de la sécurité libanaise, qui a été vu comme un candidat potentiel mais n’a pas de soutien clair.

D’autres prétendants incluent le businessman et député Neemat Frem, qui a déclaré qu’il pourrait soutenir Aoun, ainsi que Gebran Bassil du Mouvement patriote libre, qui n’a que peu de soutien en dehors de son parti.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Ziad Baroud, est également mentionné de temps à autre comme un possible candidat de consensus.

Gebran Bassil, leader du Mouvement patriote libre.

Que se passera-t-il une fois que le Liban aura un président ?

Bien sûr, élire un président ne résoudra pas les nombreuses crises du Liban. Mais une fois qu’il y aura un président, celui-ci pourra désigner un premier ministre qui formera ensuite un gouvernement pour succéder à l’administration intérimaire.

Les prêteurs internationaux, comme la Banque mondiale, affirment que le Liban a besoin de réformes systémiques plus larges pour lutter contre la corruption et le manque de transparence. Un nouveau gouvernement pourrait être en mesure de travailler dans cette direction.

Pourquoi les puissances étrangères sont-elles impliquées dans le choix du président du Liban ?

De nombreux partis libanais cherchent un financement ou un soutien étrangers pour affirmer leur influence domestique. Des acteurs étrangers tels que les États-Unis, la France, l’Iran et les États du Golfe peuvent également inciter à l’élection d’un leader acceptable en promettant une aide étrangère.

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